Trois jours d’ITT pour un coup de klaxon
Un différend entre deux femmes au volant, le 8 mai dernier, a atterri devant le tribunal correctionnel. Une employée de banque italienne s’est rebiffée à coups de klaxon quand une jeune conductrice a quitté précipitamment un emplacement de stationnement à son passage. Cette dernière se venge par un bon coup d’avertisseur retentissant. Très énervée, la sexagénaire romaine sort alors de son véhicule et s’approche de la conductrice restée au volant. Quelques échanges oraux indélicats sont suivis de revers de main au visage de la jeune femme.
« Traitée de tous les noms et frappée»
Cet excès de mauvaise conduite a choqué le président Florestan Bellinzona et il l’a fait savoir à la prévenue. Une fois la perte de contrôle reconnue, elle a estimé rouler doucement et donc éviter l’accrochage. De son côté, la plaignante a une version différente. « Madame roulait à une vitesse excessive sur le boulevard d’Italie quand j’ai mis mon clignotant pour déboîter à hauteur du restaurant Il Giardino. Il était juste question de lui rendre la pareille. Or, j’ai été traitée de tous les noms et frappée, plus trois jours d’ITT...» Aucun préjudice n’est cependant réclamé par la partie civile. D’ailleurs, toute tension à l’audience semble apaisée. Qui a tort ? Qui a raison ? C’est plutôt l’attitude de la prévenue qui préoccupe le premier substitut Cyrielle Colle. «C’est injustifié ! Tout comme le spectacle donné en pleine rue entre deux femmes qui veulent en découdre.» « Madame n’est pas policière, lâche la parquetière. Elle ne doit pas s’arrêter au milieu de la route ni porter des coups pour exprimer son mécontentement sur l’inobservance du Code de la route parce que la victime est sortie sans respecter la priorité !».
« Aucune intention de faire mal »
La conductrice romaine a pris conscience de sa réaction déplacée et l’absence d’antécédent judiciaire permet de requérir 1000 euros d’amende. « Qu’il faudra payer, même avec des difficultés financières», rajoute la représentante du parquet général.
Rien dans ce dossier ne peut légitimer une mauvaise action pour Me Erika De Ruvo, du barreau de Nice, qui évoque une cliente en recherche d’emploi dans un contexte de crise sanitaire, et des consultations fréquentes chez un psychologue. « Mma cliente n’est pas une délinquante. Elle n’a aucune intention de faire du mal. Mais elle traverse une période de stress en parallèle, avec un déménagement fatigant.»
Le tribunal a fait preuve de clémence avec une amende de 500 euros assortie du sursis.