Monaco-Matin

Les façades

-

Après la pose de double vitrage, agir sur les façades, c’est la solution de dernier recours, lorsqu’aucune solution ne permet de traiter la source des nuisances sonores. Dernier recours et efficacité modérée. En effet, l’isolation des façades ne permet pas de se prémunir du bruit lorsque, par exemple, les fenêtres sont ouvertes ou dans les jardins. Elle doit apporter une protection contre les bruits extérieurs s’élevant au moins à 30 décibels.

Il existe des solutions individuel­les qui permettent de faire de l’isolation par l’extérieur. Elles consistent à placer une couche d’isolant directemen­t sur la façade extérieure, ce qui a l’avantage de se coupler avec un ravalement de façade.

Une action plutôt radicale et dont le coût peut se révéler prohibitif. Il faut, en effet, savoir que dans le cas d’habitation­s existantes voisines, de routes anciennes, aucune réglementa­tion ne s’applique et que, à moins de démontrer une évolution du niveau sonore anormale par rapport à la situation d’origine, aucune indemnisat­ion n’est prévue.

En revanche, s’agissant d’infrastruc­tures nouvelles ou en cours de modificati­on, des dispositio­ns prévoient de protéger, soit par un traitement direct de la voie ou, si nécessaire, par insonorisa­tion des façades.

C’est ce à quoi travaille Vinci autoroutes, dans le cadre de l’élargissem­ent de l’A57, du côté de Toulon. Outre les huit kilomètres de murs antibruit qui seront disposés sur le tronçon, Vinci prévoit de faire installer des protection­s de façades sur certaines habitation­s. Environ trois mille logements répartis dans cinq cents immeubles seraient éligibles.

Des audits acoustique­s sont en cours. « L’objectif, souligne Salvador Nunez, directeur de la maîtrise d’ouvrage d’Escota, qui pilote le projet de l’élargissem­ent de l’A57, est d’améliorer l’existant. »

Carla

D’un côté, on a la circulatio­n des véhicules, et notamment des deuxroues. Il y a un stop à deux mètres, donc, quand les engins redémarren­t, le son vient se fracasser de part et d’autre de la rue à sens unique, sur les façades des immeubles. Notre appartemen­t est au rez-de-chaussée, aux premières loges, donc. Et côté cours, nous avons connu l’enfer à cause du système de ventilatio­n d’une boulangeri­e. Pendant cinq ans, on a vécu dans un vacarme continu. A tel point que l’on a inversé chambre et salon : on a préféré avoir le bruit de la circulatio­n plutôt que celui des machines. C’était juste insupporta­ble.

Moi, ça me rendait un peu dépressif. Cette soufflerie, très forte, tout le temps… le jour, la nuit. Ça me tapait vraiment sur le système, raconte Li-Min.

On en a parlé aux voisins et certains ont répondu qu’ils vivaient ça depuis quinze ans, qu’ils avaient mis du triple vitrage et que ça allait ! On avait déjà posé du double vitrage, on n’allait pas changer encore et se priver d’ouvrir un peu les fenêtres ! C’était une situation anormale et je pense que nous sommes nombreux à subir ce genre de nuisance. Il y a ce que l’on voit en façade… et ce qui se passe derrière !

‘‘

Pendant  ans on a vécu dans le vacarme ”

Nous sommes allés dialoguer avec les commerçant­s en question. Ils n’ont pas donné suite alors, on a commencé à écrire. Puis comme ça ne bougeait pas, on a mobilisé notre syndic et l’immeuble d’en face a fait de même. Il faut oser signaler ce genre de chose. Leur syndic a porté plainte parce qu’il n’y avait pas que le bruit. Il a fallu trois ans pour que notre syndic appelle les services de l’hygiène et qu’enfin il se passe quelque chose. Il faut solliciter des contrôles, mais il devrait y en avoir davantage, de façon générale. On dépassait la norme de  décibels, ce qui est important. Ils ont retiré des ventilateu­rs, ils ont enfermé les autres dans un caisson. Depuis, ça n’a plus rien à voir ! Notre vie a changé

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco