ACM, retour aux sources
Révélé chez les Merlus après Clairefontaine, Alexis Claude-Maurice retrouve le Moustoir au coeur de sa meilleure période sous le maillot rouge et noir. C’est dans l’axe qu’il se sent le mieux
Deux buts, une passe décisive en 21 apparitions en Ligue 1, c’est encore trop peu pour refléter son niveau de jeu actuel. Mais c’est déjà mieux que la saison passée avec pourtant 500 minutes de jeu de moins. « Il avait déjà connu une période semblable l’an dernier, à pareille époque. Avant que la Covid n’écourte la saison », s’accorde-t-on à dire dans l’entourage du club et du joueur. Trois mois de pause et une blessure à l’aponévrose l’ont contraint de repartir à zéro cet été. Souvent frustré par son temps de jeu et ses prestations, mais toujours lucide face aux critiques, ACM se sent sur le bon chemin (voir phrase).
Ursea : « Un garçon très intelligent »
Alexis manquait de confiance, jouait très peu, ne trouvait pas sa place, a expliqué Adrian Ursea vendredi. Comme c’est un garçon très intelligent, qui se questionne beaucoup, il a tendance à voir plus le négatif que le positif. » Passé par Clairefontaine, le natif de la Seine-Saint-Denis (Noisy-le-Grand) avait enchanté les Merlus et la cellule de recrutement du Gym lors de sa deuxième saison de Ligue 2 (14 réalisations et 4 passes décisives en 35 journées). Souvent aligné à gauche pour rentrer sur son pied fort, il avait vécu une intersaison compliquée par les tractations autour de
«L’ex-Lorientais a rejoint le Gym contre environ millions d’euros à l’issue d’une Ligue - bouclée avec buts et passes.
son transfert.
Des Allemands (Mönchengladbach), des Anglais (West Ham) se positionnent, le président Féry veut toucher le jackpot et mandate Willie Mc Kay, célèbre agent britannique, pour ce faire... Mais c’est Nice qui rafle la mise en fin de mercato (environ 13 millions d’euros). Un an et demi plus tard, Adrian Ursea a repositionné l’ailier et affirme que le retour sur investissement n’est plus très loin. « Il fallait l’installer à un poste, arrêter de le trimballer à droite, à gauche. Au coeur du jeu, ses qualités lui permettent de jouer dans de petits périmètres, d’être efficace malgré la crise de temps et d’espace. »
Un déclic depuis Beer-Sheva
« Etre au centre du jeu, ça me plaît, a approuvé l’Aiglon de 22 ans sur le site du club. Dans l’axe, il y a plus de joueurs mais aussi plus de chances que des erreurs adverses t’ouvrent des brèches. C’est la zone où il y a le plus d’incertitude (...), il y a toujours un temps de réaction, d’adaptation, toujours de l’imprévu et c’est là que les espaces s’ouvrent. L’endroit où il y a le plus de monde, c’est là où tu as le plus de chances de te retrouver seul. »
Sa lecture du football détonne dans le milieu et séduit le staff niçois. « S’il est meilleur aujourd’hui, tout le mérite lui revient, insiste son
“Avant,
je manquais de percussion, ma qualité première. Je n’arrivais pas à casser des lignes balle au pied, ça me frustrait énormément. En , j’essaie de le faire et ça change tout. Des fois ça marche, d’autres pas, mais rien que le fait que j’essaie, ça montre que je me suis libéré. En ce moment, j’ai confiance en tout ce que je fais.
Ça ne part pas du positionnement mais de la tête .”
Claude-Maurice, entraîneur. On y travaille depuis pas mal de temps, je pense que le déclic a commencé à Beer-Sheva (0-1) .Il avait rempli le contrat que je lui avais confié, il fallait le rassurer et aborder la problématique collective : quel cheminement devait suivre l’équipe pour lui porter le ballon dans les bonnes conditions. » Dépendant du collectif, Alexis Claude-Maurice n’a jamais semblé autant en mesure de le sublimer. A l’image du joueur qu’il était à Lorient.