L’OGC Nice préserve l’essentiel
Toujours brouillon et largement dominé en première période, le Gym a ramené un point de Lorient pour prolonger sa série d’invincibilité à trois matchs en L1
Dans le désert, il faut apprendre à se satisfaire de peu. Même d’un petit point décroché chez un prétendant au maintien. Adrian Ursea était le premier à penser que ça tenait presque du miracle pour son équipe. « C’était très difficile de faire mieux. Ce point-là, je me demande même comment on l’a obtenu au vu de la physionomie du match. »
Le coach peut légitimement s’interroger, Nice ne s’est tout simplement créé aucune occasion franche collectivement face à la deuxième plus mauvaise défense de Ligue 1 (53 buts, à égalité avec Brest, derrière Nîmes, 55 buts ndlr) . Myziane peut remercier Enzo Le Fée, passeur décisif malgré lui, et le petit brin de réussite qui lui a permis d’avoir un contre favorable pour se présenter en duel avec Dreyer. Le mérite de l’ancien Lyonnais, c’est de ne pas avoir gâché cette opportunité.
« On n’apprend pas de nos erreurs »
Au contraire de bon nombre de ses copains, complètement dépassés huit minutes plus tard sur l’égalisation de Wissa. «Je suis énervé parce qu’on fait le plus dur en ouvrant le score et derrière, on n’apprend pas de nos erreurs, pestait Morgan Schneiderlin au micro de Canal +. C’est une touche pour nous, le mec a le temps de faire 80 mètres avec le ballon. Petit pont, grand pont, il se régale. A partir de là, c’est difficile de gagner un match. »
Walter Benitez aussi avait de quoi l’avoir mauvaise. Le portier argentin s’était démené toute la première période (4’, 24’, 35’) pour sauver les siens face aux déferlantes bretonnes. Pour finalement s’incliner sur un plat du pied d’un Wissa complètement esseulé à deux mètres de son but.
Dans un premier temps bousculés par le pressing lorientais, les Aiglons n’ont eu ensuite besoin de personne pour raturer leurs passes et se précipiter dans leurs choix. « Ce qui me gêne, c’est qu’on ne s’est pas donné le temps d’attaquer, de faire bouger le bloc adverse de gauche à droite pour pouvoir les mettre en difficulté, regrettait Ursea. Le manque de confiance débouche sur les erreurs techniques et les mauvais choix dans la prise de risques. On préfère revenir en arrière plutôt que de chercher la bonne passe. » Dolberg avait beau se battre dans les duels - il aurait même mérité quelques coups de sifflet supplémentaires à son avantage - le pauvre Danois n’a pas eu le moindre ballon servi dans de bonnes conditions. Gouiri était éteint hier, Myziane trop imprécis et Claude-Maurice est resté dans le match à grands coups de repli défensif faute d’espace dans la défense à cinq bretonne.
« Battre Marseille »
Quant à Adrian Ursea, ses meilleures munitions offensives de rechange étaient à l’infirmerie et non sur le banc. « Les joueurs qui sont là doivent en profiter pour se montrer un peu plus, et ça n’a pas été toujours le cas. C’est dommage, ce sont des occasions ratées. Notre jeu collectif pâtit des changements de composition d’équipe, les automatismes en souffrent. »
Suspendu hier, Todibo renverra Bambu sur le banc au prochain match, et peutêtre que Rony Lopes et Youcef Atal apporteront des solutions supplémentaires à un coach déjà projeté sur la réception de l’OM. « Notre série sans défaite continue, c’est positif. Mais ce point prendra de la valeur seulement si on bat Marseille. » Une tout autre paire de manches.