Comment leur vie Caroline, mère de famille niçoise : « C’était génial d’être ensemble »
Caroline Challan Belval est maman de Vincenzo, 5 ans et Jacques, 1 an, né juste avant le confinement. « J’ai échappé à l’accouchement avec le masque, se réjouitelle rétrospectivement. Je plains celles qui sont obligées de le porter. » Etre confinée pendant deux mois à Nice avec deux enfants en bas âge, Caroline en garde un très bon souvenir : « C’était génial d’être ensemble. J’étais contente d’être avec eux, d’avoir mon tout-petit dans les bras. J’en ai profité pour lire et pour leur lire des histoires. On a lu Jules Verne, Vingt Mille lieux sous les mers ,par petits passages. On l’a même terminé. On écoutait de la musique. On a appris les lettres. On a aussi fait de la pâtisserie. En fin de journée, les familles sortaient tous les jours à la même heure sur le parvis de la gare du Sud.
Les enfants jouaient ensemble. Les gens se parlaient. Il n’y avait plus ce repli frileux qu’on constate souvent. »
« Mon travail est passé à l’as »
Caroline est professeur d’arts à Monaco, salariée, dans le supérieur. En 2020, elle avait pris un congé pour étude et recherche avec décharge d’enseignement. Mais concilier travail et famille, notamment s’occuper d’un nouveau-né, s’est rapidement révélé incompatible.
« Mon travail est complètement passé à l’as pendant un an. Cela fait seulement un mois que je recommence à travailler. Mais je ne regrette pas d’avoir privilégié mes enfants », assure la maman niçoise.
« Ce qui m’a manqué c’était de ne pas pouvoir aller à la mer. Pour moi l’accès à la nature, et aussi à la culture, est fondamental », pense celle qui aimerait qu’on cesse d’empêcher les Azuréens de profiter des plages et des lieux de promenade les week-ends de confinement et qu’on rouvre au plus vite les musées et les théâtres.
La jeune maman souhaiterait aussi qu’on profite de cette période si particulière « pour être plus attentif aux choses essentielles, qu’il y ait plus de solidarité, moins de repli, qu’on mesure la chance qu’on a d’être en France ».
Mais elle est aussi inquiète du sort des restaurateurs, des travailleurs indépendants, des comédiens, privés d’activité mais aussi de la « dette monstrueuse que le pays aura à éponger ».