Vos phrases favorites ces 12 derniers mois
Le collectif de l’Ourse lance une cagnotte participative pour ériger un monument symbolique, ressemblant à un pénis géant, à côté du pylône de téléphonie implanté sur un terrain agricole.
Un pylône de 22 mètres a poussé il y a quelques mois sur un terrain agricole entouré de champs, de serres et d’habitations, au domaine de l’Ourse à Hyères (Var). Les riverains, impuissants juridiquement pour s’y opposer après coup, ont décidé de provoquer l’opinion publique afin d’alerter sur une situation, qui se répète partout en France. Ils lancent une cagnotte en ligne dans le but de financer un monument en forme de phallus rose, d’une hauteur entre 14 et 35 mètres, pour porter leur message. Osé !
Nous ne sommes pas des Amish
« Pour nous, c’est trop tard, nous n’avons pas de recours, mais partout les gens sont mis devant le fait accompli s’ils ne réagissent pas au plus vite. On veut juste les prévenir » explique Laurence Desremaux, présidente du Collectif de l’Ourse (1), regroupant les voisins les plus proches de l’antenne en question. Elle précise : « Nous ne sommes pas des Amish ni des zadistes, juste des citoyens qui veulent être respectés. L’idée n’est pas d’être contre la 5G, nous sommes favorables aux nouvelles technologies mais pas au prix de dénaturer notre si belle région. Le problème c’est la loi ELAN (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) qui favorise ces installations n’importe où. En plus, nous sommes sur des terres agricoles qui doivent être protégées, le pylône est sur une emprise en béton de 25 m2 ».
Une adhérente, qui a signé leur pétition comme 300 autres personnes, ajoute : « On ne peut pas construire une écurie en bois pour des chevaux sur ce terrain mais on nous colle cette antenne sous nos fenêtres ». Sur ce point, Bruno Vieuville, directeur pour le Var de la Safer Paca, indique : « La Safer n’intervient que sur les cessions de terres, pas sur l’urbanisme. Le pouvoir de police en matière d’urbanisme incombe au maire ». Qui a fait ce qu’il a pu [lire en encadré].
Provoquer le débat
Des membres du collectif ont écrit à l’opérateur. « Free n’a pas répondu au courrier », se désole l’horticulteur Philippe Vaché (Dynavert) dont les salariés travaillent au poste de rempotage dans les serres situées à une dizaine de mètres du pylône. « Notre projet c’est de défendre le débat public et la démocratie. Avec la loi Elan, il n’y a pas de discussion possible, les citoyens sont muselés. Pendant ce temps, l’État va percevoir 2,8 milliards d’euros des opérateurs pour les fréquences 5G ».
1. Le collectif se trouve sur Facebook : https://www.facebook.com/lourse.collectif.7