Il saisit les testicules de son rival
Tribunal correctionnel Au sortir d’une audience où se décidait un droit de visite dans un conflit de garde, le père a eu ce geste déplacé envers le compagnon de son ex-épouse.
Nouveau drame de la séparation dans un couple où l’importance des testicules était au centre de l’infraction évoquée devant le tribunal correctionnel. C’était au sortir d’une audience avec le juge tutélaire pour définir un droit de visite dans un conflit de garde d’enfant.
Ce 2 décembre 2020, en fin de matinée, le ton monte. Les insultes fusent et les provocations suivent. L’ex-concubin, mécontent du choix de la résidence habituelle pour son garçon, empoigne les parties intimes du nouveau compagnon de Madame au cours d’une rixe devant le palais de justice. Pour lui faire lâcher prise, afin d’enrayer la progression de la douleur, ce dernier lui administre une bonne gifle.
« Dès qu’il m’a aperçu, il a foncé vers moi »
La police intervient et les deux individus sont placés en garde à vue. À l’audience, ils sont à la fois cités comme prévenus et victimes. À la demande du président Jérôme Fougeras Lavergnolle, un quadragénaire monégasque, artisan chaudronnier s’approche de la barre. Il endosse le statut de plaignant car son adversaire a attenté à ses symboles de virilité. Le magistrat l’interroge sur les raisons de sa présence ce jourlà après avoir retracé les faits. « C’était à la demande de mon amie car elle craignait un comportement agressif de son ex-conjoint. Dès qu’il m’a aperçu, il a foncé vers moi, craché dessus, menacé de mort pour me provoquer. Dès qu’il m’a saisi les parties, j’ai fait le geste de la gifle…» Ce mouvement du bras aurait eu pour effet d’arrêter la douloureuse pression sur la zone concernée de son anatomie. Comment contrer ces propos, le second querelleur est absent. Puis les déclarations d’un témoin oculaire ne correspondent pas avec la description de la scène.
Quelle est la part de culpabilité de ce ressortissant italien de 37 ans, sans profession et refoulé de la Principauté dans ce « châtiment boursier « ?
Le président se réfère aux affirmations de cet autre plaignant, dont il détaille ses antécédents : non-présentation d’enfant, outrages à agent, violences.
« Vous l’auriez poussé et donné un coup par-derrière avec des traces rouges sur son visage », note le magistrat. Le Monégasque réfute cette version.
Vengeance ou légitime défense ?
« Comme il a voulu éviter la gifle, il est tombé et il s’est cogné. Tout s’est passé très vite. Je ne lui ai jamais couru derrière. Je n’ai jamais été condamné…»
S’il est dommage de ne pas avoir les explications du prévenu absent, le Premier substitut Julien
Pronier regrette que le second personnage n’exprime pas les faits avec franchise. « Sa compagne a vu la saisie des testicules, puis plus rien car la suite concerne la partie adverse. Ajoutez le témoignage, et vous comprendrez que l’on est dans le désir de vengeance et pas du tout dans la logique de la légitime défense. Le premier certificat mentionne un seul jour d’ITT. Puis, un second fait état de huit jours. Ce n’est pas sérieux. Vous prononcerez une peine d’un
mois de prison ferme pour l’exconcubin et une amende de 800 euros pour le nouveau compagnon.»
Le tribunal sera plus clément avec une amende de 1 500 euros pour le premier prévenu plus le versement de 1 500 euros à la partie civile. 500 euros d’amende pour le second et l’euro symbolique à l’autre partie civile.