Le Jour du Seigneur va investir Sospel dimanche
La célèbre émission catholique pose ses caméras dans le village de la Bévéra. La messe sera accompagnée d’un magazine sur le thème de la solidarité dans la Roya et la Vésubie après Alex.
Pour les cinq dimanches de Carême, l’émission de France Télévisions Le Jour du Seigneur a fait le choix de poser ses caméras auprès de communautés catholiques éprouvées. Après SaintEtienne-du-Rouvray, Antony aux côtés de fidèles libanais, ou les Hauts de France auprès de chômeurs, les équipes de tournage seront cette semaine à Sospel. Pour une messe tournée à la jointure des vallées sinistrées après la tempête Alex. « On aurait voulu le faire dans la Roya mais le problème de l’accès s’est posé. Après un échange avec le diocèse de Nice, le choix s’est donc porté sur Sospel. Nous avons découvert la cathédrale lors d’un repérage les 1er et 2 février », explique Catherine Pic, chargée de liturgie télévisée. Indiquant qu’avec l’aide des équipes de l’émission, la communauté a monté un choeur de Sospel et des villages alentour.
Comment le tournage de la messe se prépare-t-il ? « On demande dans un premier temps à la paroisse de penser à des choses. Mon rôle, ensuite, c’est de les accompagner. Ils envoient toutes leurs suggestions, puis on les rencontre », poursuit Catherine Pic. Le premier jour de repérage permet ainsi de réaliser un travail sur le contenu et la mise en oeuvre.
Installation dès demain
Le second jour, l’équipe technique vient pour envisager les moyens à déployer. « Il a entre autres fallu réfléchir à la logistique pour monter à Sospel. Les ruelles étant étroites, des solutions ont dû être trouvées pour faire passer les camions. Nous avons beaucoup dialogué avec la mairie. » L’installation à proprement parler débutera demain matin. L’équipe éditoriale (chargée de liturgie, réalisateur, scripte…) organisera une rencontre l’après-midi pour relire le conducteur. « L’idée, c’est de bien savoir qui fait quoi. Détail peu habituel : c’est l’évêque de Nice qui présidera la messe », souligne Catherine Pic. Samedi matin, les équipes procéderont à l’enregistrement des images qui seront injectées pendant le direct. Afin que les téléspectateurs entrent eux aussi dans l’église, bien que de manière virtuelle.
« L’après-midi, on fera les répétitions. D’abord à blanc, pour voir les déplacements, comment lire. Puis aura lieu le filage – comme si la messe avait lieu mais sans l’hostie etc. Cela permet de régler les questions techniques, et de chronométrer chaque intervention pour respecter le timing. » Certains ajustements peuvent dès lors être envisagés ; demander à l’organiste de rallonger, à la chorale d’enlever un couplet… Un ultime temps de répétition est programmé le dimanche matin.
« L’assemblée vient trois quarts d’heure avant. Afin de s’habituer au lieu vu qu’il sera éclairé différemment et réaménagé. Un petit temps de répétition est également prévu pour que les fidèles participent », reprend Catherine Pic.
téléspectateurs chaque semaine !
Ajoutant que ces précieuses minutes d’avant tournage permettent par ailleurs de livrer quelques consignes concernant les mouvements de communion entre autres pour rendre la circulation facile avec les câbles jonchant le sol - et de rappeler les consignes sanitaires. «Il y aura deux chaises d’écart entre deux personnes, et seulement un rang sur deux sera occupé. Les participants devront garder le masque tout le long, y compris la chorale. Ce qui induit un travail énorme pour les ingé-sons… » Énormes, les chiffres d’audience le sont aussi depuis le début de la pandémie. La plus vieille émission du service publique affiche en effet plus de 800 000 téléspectateurs chaque semaine. « Elle permet aux Chrétiens qui ne peuvent pas venir - parce qu’ils sont malades, que les jauges les en empêchent d’assister à la messe, argumente Catherine Pic. Il y a aussi des personnes simplement curieuses. D’où l’importance d’aller dans des communautés vraies, de ne pas faire semblant. » Un travail remarquable a été fait par la paroisse de Sospel, glisse-t-elle. Donnant pour exemple le diacre, Maurice Bonvallet, qui « se plie en quatre » pour que tout se passe au mieux. Et pour, indirectement, valoriser les lieux.