Monaco-Matin

: une nuit en prison pour cinq jeunes

- CH. P chperrin@nicematin.fr

que l’interventi­on de la police et l’arrestatio­n de dix-sept d’entre eux (dont dix mineurs déférés mardi après-midi) a évité une nouvelle rixe et sans doute un nouveau drame.

Cinq jeunes âgés de 19 à 20 ans ont passé 48 heures de garde à vue et une nuit en prison avant de comparaîtr­e, le visage défait et l’air contrit, devant le tribunal correction­nel ce mercredi. Ils comparaiss­ent pour le délit de « participat­ion à un groupement en vue de la préparatio­n de violences volontaire­s ou de destructio­n de biens ». Leurs familles sont dans la salle, fébriles. Les cinq garçons serrés dans le box ne font pas les fiers-à-bras devant le président Alain Chemama. Deux d’entre eux sont déjà sous contrôle judiciaire, l’un pour détention de quelques grammes de cannabis, l’autre pour une bagarre.

« J’ai assez fait pleurer ma mère »

« La prison, ce n’est pas pour moi, Monsieur », explique le premier « J’ai assez fait pleurer ma mère », ajoute son voisin. « Cette nuit, je n’ai pas beaucoup dormi. Ça m’a fait réfléchir », enchérit un troisième... Visiblemen­t, le coup de semonce de la justice, qui redoutait une bataille rangée près du port, a porté ses fruits. Tous sont remis en liberté avec l’interdicti­on de se fréquenter, de paraître dans le secteur Barla et de porter une arme.

Les avocats des prévenus ont soulevé plusieurs nullités de procédure. La procureure Marie-Eve Parant demande le renvoi de l’affaire pour avoir le temps d’y répondre. La question du jour est de savoir si les prévenus restent ou non en prison dans l’attente de l’examen de cette affaire le mois prochain. Le suspense ne dure pas longtemps. Ces jeunes gens à l’allure d’adolescent, issus du quartier de la Madeleine ou de Gambetta, qui travaillen­t ou suivent une formation, sont rassurés. Le parquet ne s’oppose pas à leur libération sous contrôle judiciaire. « Une garde à vue et une nuit en détention, vous ne vous en sortez pas trop mal », estime la magistrate. Le président leur rappelle qu’à la moindre incartade, ils peuvent retourner derrière les barreaux. Expérience qu’ils ne tiennent pas, mais pas du tout, à renouveler. Rendezvous le 26 avril où le fond de cette affaire sera examiné.

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