Monaco-Matin

Blois en proie à des violences urbaines

Elles sont liées à un accident de la route après un refus de contrôle de police. Près de 300 émeutiers ont été comptabili­sés, mais il n’y a pas eu d’interpella­tions.

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Camion lancé contre les forces de l’ordre, supermarch­é vandalisé : la ville de Blois (Loir-etCher) a été, dans la nuit de mardi à mercredi, le théâtre de violences urbaines inhabituel­les qui ont éclaté après un refus d’obtempérer. Bitume brûlé, voiture et charriots calcinés devant un supermarch­é Aldi, ouvert moins d’une semaine plus tôt, qui a été dégradé : des habitants, venus faire leurs courses, hier matin, étaient consternés. « Nous sommes terribleme­nt en colère, on a besoin de ce commerce. Huit jours après son ouverture, il est déjà détruit. On a l’impression d’être punis alors qu’on n’a rien fait », a regretté Marie-Claude, une habitante du quartier. Hier matin, quelques véhicules de gendarmes mobiles patrouilla­ient dans le calme dans les quartiers nord de cette ville de 46.000 habitants.

Tout a commencé mardi vers 18 h 30 par un refus d’obtempérer, lors d’un contrôle routier de la brigade anticrimin­alité. Le véhicule a pris la fuite et les policiers se sont alors lancés à sa poursuite, selon le procureur de la République de Blois, Frédéric Chevallier.

Devant les risques pris par le conducteur, les policiers mettent un terme à la poursuite, mais « le véhicule franchit un nouveau feu rouge » et percute deux autres voitures. Le conducteur parvient alors à s’enfuir tandis que ses deux passagers, connus des services de police et âgés de 15 et 18 ans, sont évacués en état d’urgence absolue.

Le mineur a été transféré au CHU Trousseau de Tours, en urgence absolue. État dans lequel il était toujours hier à midi. Le majeur était, lui, toujours en soins à l’hôpital de Blois, dans l’attente d’un état de santé compatible avec une garde à vue.

« J’affirme qu’il n’y a jamais eu d’usage des armes par les policiers de Blois » pour arrêter le véhicule, a assuré Frédéric Chevallier lors d’une conférence de presse. Les conductric­es des deux voitures percutées, blessées légèrement, ont également été transporté­es à l’hôpital.

Camion contre forces de l’ordre

Un rassemblem­ent de plusieurs dizaines de personnes s’est formé mardi soir sur les lieux de l’accident et ce n’est que plus tard que la situation a dégénéré avec « près de trois cents émeutiers » selon lefigaro.fr Vers 23 h, une station-service Avia est incendiée et certains émeutiers volent un fourgon « sans faire usage de la force », selon le procureur. L’un d’eux prend le volant, le lance vers les forces de l’ordre et les pompiers, puis saute du véhicule.

Les policiers font alors feu à douze reprises pour tenter de l’arrêter. Le camion termine sa course « dans une haie végétale », sans faire de blessé, a précisé le procureur.

Ouverture d’une enquête

Le procureur a ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire d’Orléans, pour tentative d’homicide volontaire sur personnes dépositair­es de l’autorité publique.

Pour mettre un termes à ces violences, des policiers de Châteaurou­x, Tours, Orléans et Le Mans ont été appelés en renfort dans la nuit. Deux escadrons de gendarmes mobiles, 50 gendarmes départemen­taux et une antenne du GIGN ont également été dépêchés sur place.

Le calme est revenu peu après 1 heure. Les forces de l’ordre n’ont fait état d’aucun blessé et n’ont réalisé aucune interpella­tion.

« La priorité, c’est le retour au calme de façon durable », a affirmé le préfet, qui a décidé, en accord avec le cabinet du ministre de l’Intérieur, de déployer, hier soir, un dispositif « impression­nant ».

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(Photos France  et AFP) La course-poursuite, qui s’est soldée par une violente collision (photo dans le titre), a ensuite dégénéré en émeute.
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