Monaco-Matin

Le procès Bygmalion renvoyé la défense cible Jean-François Copé

- THIERRY LÉVÊQUE (ALP)

La crise sanitaire a fait une nouvelle victime collatéral­e hier : le procès Bygmalion. Le tribunal de

Paris a dû refixer entre le 20 mai et le 22 juin l’audience qui devait s’ouvrir hier, en raison de l’absence de

Me Christian Saint-Palais – hospitalis­é pour une forme sévère de Covid –, avocat de Jérôme Lavrilleux [ci-dessus], l’ex-directeur de campagne adjoint de la campagne Sarkozy de 2012. L’horizon de mai paraît même bien proche à beaucoup d’avocats, qui auraient préféré l’automne. « Cette pandémie n’est pas sur le point de s’affaiblir, elle pourra même toucher l’un d’entre nous, nous ne sommes pas certains de pouvoir être tous vaccinés d’ici le printemps », a ajouté Me Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy. Ce dernier, le seul des 14 prévenus absent à cette audience, encourt un an de prison et 3 750 € d’amende pour « financemen­t illégal de campagne électorale ».

Un complément d’informatio­n ?

L’audience a permis, par ailleurs, à une partie de la défense de dévoiler sa stratégie, en ouvrant le feu sur Jean-François Copé, patron de l’UMP au moment des faits et épargné à l’instructio­n. Me Luc Brossollet, avocat de Franck Attal (un des responsabl­es de la société Bygmalion, organisatr­ice des meetings de la campagne 2012) a exhumé du dossier une pièce qui montre que l’UMP, sous la direction de JeanFranço­is Copé [ci-contre], a négocié après les élections de 2012 un emprunt bancaire de 55 M€ pour boucher le trou creusé par la campagne. Il a donc demandé au tribunal de mener un complément d’informatio­n.

Les Républicai­ns partie civile

La défense de Guillaume Lambert, 50 ans, ancien préfet de Lozère (2013-2015) et directeur de la campagne Sarkozy de 2012, a aussi appuyé cette idée. Me Thierry Herzog, avocat de l’ancien chef d’Etat, est venu à leur soutien. Mais le parquet n’est pas d’accord : les éléments de ce document étaient connus et il ne démontre rien de particulie­r, sinon que la campagne a creusé un trou qu’il a bien fallu boucher. Le tribunal rendra sa décision le 20 mai concernant cette demande. Le parti Les Républicai­ns sera partie civile, ainsi que deux personnage­s insolites : un militant de l’UMP défendu par l’avocat activiste Frédéric-Karel Canoy (déjà présent au procès des écoutes, où il prétendait défendre le « vrai » Paul Bismuth) et une candidate supposée à la présidenti­elle de 2022, Edwige Vincent, condamnée dans le passé pour avoir usurpé une identité diplomatiq­ue…

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco