Monaco-Matin

La longue genèse du défenseur de l’environnem­ent

Depuis 2018, Cécile Muschotti, députée LREM varoise, plaide pour la création d’une autorité administra­tive chargée de veiller sur l’écologie. La dernière ligne droite semble se profiler.

- PROPOS RECUEILLIS PAR P.-H.C. phcoste@nicematin.fr

Nommée en mission par le premier ministre début janvier, Cécile Muschotti, députée LREM de la deuxième circonscri­ption du Var, doit rédiger avant fin juin un rapport sur la création d’un « défenseur de l’environnem­ent », sur le modèle du défenseur des droits. Une idée qu’elle porte depuis le début de son mandat et qui a trouvé un écho dans les 150 propositio­ns de la convention citoyenne.

Dans quelques jours, elle doit remettre à Matignon un rapport d’étape.

Pourquoi vouloir créer un défenseur de l’environnem­ent ?

Je pars de plusieurs postulats. Le premier c’est qu’aujourd’hui on constate une perte de confiance des Françaises et des Français vis-à-vis des institutio­ns et des politiques. Le deuxième, c’est qu’il faut accélérer la politique de transition écologique. Enfin, on dispose de très nombreux organes – très compétents – sur les enjeux environnem­entaux, mais pour les citoyens, c’est très difficile de trouver qui il peut saisir pour faire remonter un problème. On a un système très compétent mais complèteme­nt illisible.

Vous voulez simplifier tout ça ?

Simplifier, non, mais clarifier. Comme le défenseur des droits, qui est garant d’un des principes fondamenta­ux de notre constituti­on, à savoir l’égalité des citoyens devant la loi, il faut au défenseur de l’environnem­ent une assise juridique aussi importante. Elle se trouve dans la charte de l’environnem­ent, introduite dans la constituti­on en . Il serait le garant de cette charte qui définit le respect de l’environnem­ent et de la biodiversi­té.

Comment imaginez-vous son action ?

Il y a deux blocs. On va faire appel à lui quand on est une entreprise, une associatio­n ou une collectivi­té et qu’on veut des conseils pour qu’un projet soit respectueu­x de la charte de l’environnem­ent. Ensuite, saisi par un citoyen ou de sa propre initiative, grâce à son indépendan­ce, il pourra dire à un élu ou une entreprise qu’il ne va pas dans la bonne direction ou qu’il enfreint la charte.

Concrèteme­nt, depuis janvier, comment conduisez-vous votre mission ?

Je mène tout un tas d’auditions, pour l’instant plutôt techniques, avec toutes les autorités administra­tives qui existent déjà et qui pourraient entrer dans le périmètre d’action du défenseur de l’environnem­ent.

Après cette première phase technique, quel est le programme pour la suite ?

J’auditionne cette semaine Claire Hédon, le défenseur des droits. Je vais aussi voir Hugo Clément, Nicolas Hulot, Yann ArthusBert­rand, Cyril Dion… Je dois aussi auditionne­r le Medef ou la FNSEA.

Côté cheminemen­t politique, quelles sont les étapes que vous envisagez pour votre idée ?

Le projet de loi Climat et résilience de Barbara Pompili est examiné en commission depuis le  mars. L’objectif est d’avoir un article d’habilitati­on du gouverneme­nt dans ce projet de loi qui sera déposé directemen­t en séance publique. Nous devons en discuter à la fin de la semaine avec Matignon et le cabinet de Barbara Pompili. Ensuite le gouverneme­nt peut décider de sa mise en place par décret.

Vous conservez donc l’espoir de voir le défenseur de l’environnem­ent sur pied avant la fin du quinquenna­t ?

Oui. Si la création du défenseur de l’environnem­ent est incluse dans le projet de loi Climat et résilience, j’imagine qu’il sera adopté à la rentrée de septembre.

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