Pour Tchouaméni, tous les espoirs sont permis
À 21 ans, Aurélien Tchouaméni s’affirme match après match comme un taulier de l’équipe monégasque. Ses excellentes performances viennent de lui ouvrir les portes de l’Euro Espoirs.
Àquoi remarque-t-on l’importance d’un joueur dans une équipe ? L’inquiétude ressentie par tout le monde quand Aurélien Tchouaméni a quitté le terrain prématurément lors du derby contre l’OGC Nice lundi dernier pour une alerte au dos est un bon indicateur. En quête de régularité en début de saison, le milieu défensif de tout juste 21 ans enchaîne désormais les prestations de haute volée, s’affirmant ainsi comme l’un des meilleurs 6 du championnat. Contre Lille dimanche, Tchouaméni a gratté 15 ballons, son record cette saison, et annihilé par sa puissance de nombreuses remontées de balles nordistes. Avec 112 ballons gagnés, 96 tacles et 48 interceptions, personne ne fait mieux que lui en 2021, et il n’est pas étranger au nouvel équilibre d’une équipe qui concède peu d’occasions et n’offre plus de buts faciles. Un niveau de jeu qui lui a ouvert les portes de l’équipe de France Espoirs, qu’il va découvrir pour la première fois lundi et avec laquelle il tentera de se qualifier (du 24 au 31 mars) pour les quarts de finale de
l’Euro. « Tchouaméni confirme. Il est régulier, progresse vite et mérite d’être avec nous », a salué le sélectionneur des Bleuets Sylvain Ripoll, qui a aussi appelé Badiashile mais fait le choix de se passer de Diop, Disasi et Fofana dans une liste insolente de talents.
Des débuts timides
Arrivé sur le Rocher en janvier 2020 en même temps que l’ancien Strasbourgeois avec qui il partage l’entrejeu, Aurélien Tchouaméni a connu des débuts très timides en Principauté. « J’avais besoin de prendre la température. Je n’avais jamais quitté Bordeaux (il a été formé en Gironde, NDLR).
Et c’est plus difficile quand tu arrives en cours de saison », confiait-il dans une interview au journal l’Equipe la semaine dernière. Le natif de Rouen a profité de la longue intersaison pour monter en puissance physiquement. À raison puisqu’il a convaincu son nouveau coach Niko Kovac de lui faire confiance, pour devenir huit mois plus tard le deuxième joueur de l’effectif le plus utilisé par le Croate (2358 minutes de jeu). « Toute l’équipe s’est améliorée mais Aurélien est sans doute celui qui a fait le plus de progrès, analysait l’entraîneur monégasque hier en conférence de presse. Il fait exactement ce que j’attends de lui. Il élève son niveau match après match. Je l’ai félicité pour sa sélection parce qu’elle prouve que le travail paie toujours. » Son ancien coéquipier Ludovic Obraniak
est sous le charme. « Je l’ai connu à Bordeaux, j’avais vu certaines de ses qualités mais je n’étais pas sûr qu’il pourrait les montrer au plus haut niveau. Aujourd’hui, il m’impressionne. Il fait une saison extra». Ce grand fan de Makélélé et Vieira, dont il passait petit des heures à
regarder les exploits en vidéo, est en train de passer un cap, lui qui était toujours à la recherche d’une première saison pleine chez les professionnels. Et quelle saison !