Monaco-Matin

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temps. Mais ce tableau a un avantage pour la science : il n’a pas été retouché par de nombreuses restaurati­ons ! Le Salvator Mundi ,qui a été vendu si cher, était très abîmé avant que sa restaurati­on ne restitue son homogénéit­é – donc l’émotion.

Le dessin caché derrière la peinture confirme qu’il s’agit d’un original ?

Quand il y a un « repentir », c’est qu’il ne s’agit pas d’une simple copie. On le voit très bien sur le pied [modifié] de l’enfant Jésus. Avec ces pigments et ces repentirs, on peut resituer une oeuvre dans cette époque : c’est déjà beaucoup ! Ensuite, l’attributio­n à un maître passe par les comparaiso­ns avec d’autres de ses oeuvres.

Partagez-vous la conviction que ce tableau puisse être de Raphaël ?

Quand je l’ai revu, j’ai été surpris par la beauté et la simplicité des pratiques. Raphaël ou pas Raphaël ? Je ne vous le dirai jamais... Je n’en sais rien. Mais c’est brillant ! L’aspect virtuose existe chez plusieurs grands maîtres de l’époque : Giulio Romano, Penni... Le travail le plus important, c’est celui de Laure [Chevalier, l’experte] sur le pedigree de l’oeuvre. Moi, il me passionne pour sa sophistica­tion et son aspect technique extrêmemen­t brillant.

La tentative de réhabilita­tion de cette oeuvre pourrait susciter de vifs débats...

J’ai hâte de voir les réactions des historiens de l’art et des spécialist­es de cette période. Apporter une preuve est quasiment impossible, à moins de disposer d’une machine à remonter le temps. C’est en apportant un faisceau de présomptio­ns que l’on pourra dire si c’est un tableau de Raphaël ou non.

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