Monaco-Matin

VACANCES : LE CASSE-TÊTE

Monaco va-t-elle devoir s’aligner sur la France ? Les parents d’élèves refusent, les profs français embarrassé­s

- Dossier : Thomas MICHEL et Cédric VÉRANY monaco@nicematin.fr

Des négociatio­ns sont ouvertes entre le gouverneme­nt, le corps enseignant et les parents d’élèves pour juger de la nécessité ou non de calquer les vacances de printemps sur celles de la France. Aucune raison sanitaire ne l’impose, mais côté logistique la majorité des professeur­s en poste en Principaut­é sont Français. Et s’ils étaient nombreux à s’absenter ?

Ce jeudi soir, à l’annonce de la prolongati­on du dispositif de lutte contre la Covid-19 jusqu’au 18 avril inclus, le gouverneme­nt princier a laissé une question essentiell­e en suspens. Quand les élèves de la Principaut­é seront-ils en vacances ? Du 22 avril au 10 mai, comme prévu, ou du 12 au 26 avril, comme en France ? «Leconseill­er de gouverneme­nt-ministre de l’Intérieur ouvre, dès demain (lire hier), une concertati­on avec les responsabl­es d’établissem­ents, les enseignant­s et les associatio­ns de parents pour déterminer la meilleure option possible », précisait le gouverneme­nt. « Quand on connaît l’importance de l’enseigneme­nt en présentiel pour les élèves, rien selon moi ne justifie à Monaco de s’aligner sur la fermeture des écoles », annonçait d’emblée le président du Conseil national, Stéphane Valeri. Mais est-ce possible pour la Principaut­é de Monaco, rattachée à l’Académie de Nice ? Et surtout, est-ce que les professeur­s de Monaco, essentiell­ement Français, pourront assurer les cours ? C’est tout l’objet des discussion­s entamées hier matin par la Direction de l’Éducation nationale.

Laisser le temps de se retourner

Dès jeudi, l’exécutif pointait la condition sine qua non au maintien des vacances de printemps à la même date. « L’objectif du gouverneme­nt princier est de tout mettre en oeuvre pour garantir le maintien de la qualité de l’enseigneme­nt dispensé les prochaines semaines à Monaco. » Or, dans un scénario de statu quo, les professeur­s français n’auraient par exemple plus leurs vacances alignées sur celles de leurs enfants scolarisés en France. Un casse-tête. « C’est effectivem­ent l’une des questions concrètes qui sont étudiées, nous confirmait-on hier au Ministère d’État. L’objectif du gouverneme­nt est de maintenir la qualité de l’enseigneme­nt. Cela se traduit forcément par la présence du corps enseignant en classe. »

Sauf que sur un effectif de 514 enseignant­s « 344 (67 %) sont des détachés ». « Par ailleurs, une majorité des 347 autres personnels non-enseignant­s de l’Éducation Nationale demeurent en France », nous précise-t-on.

Un problème de pure logistique alors qu’aucune raison sanitaire n’impose à l’État monégasque d’infléchir sa stratégie de lutte contre la Covid-19. Y compris en milieu scolaire, où le taux d’incidence est « maîtrisé » et où

(*) le gouverneme­nt a annoncé son intention de maintenir un protocole strict d’alerte et de testing en cas de suspicions de cas positifs. Le week-end pascal s’annonce donc studieux place de la Visitation car il convient de trancher au plus vite pour laisser le temps aux Monégasque­s et enseignant­s de se retourner. * Le taux d’incidence correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine, dans une population de 100 000 habitants.

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(Photo Jean-François Ottonello) Impossible aujourd’hui de dire aux petits Monégasque­s quand sonnera l’heure des vacances de printemps.

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