VACANCES : LE CASSE-TÊTE
Monaco va-t-elle devoir s’aligner sur la France ? Les parents d’élèves refusent, les profs français embarrassés
Des négociations sont ouvertes entre le gouvernement, le corps enseignant et les parents d’élèves pour juger de la nécessité ou non de calquer les vacances de printemps sur celles de la France. Aucune raison sanitaire ne l’impose, mais côté logistique la majorité des professeurs en poste en Principauté sont Français. Et s’ils étaient nombreux à s’absenter ?
Ce jeudi soir, à l’annonce de la prolongation du dispositif de lutte contre la Covid-19 jusqu’au 18 avril inclus, le gouvernement princier a laissé une question essentielle en suspens. Quand les élèves de la Principauté seront-ils en vacances ? Du 22 avril au 10 mai, comme prévu, ou du 12 au 26 avril, comme en France ? «Leconseiller de gouvernement-ministre de l’Intérieur ouvre, dès demain (lire hier), une concertation avec les responsables d’établissements, les enseignants et les associations de parents pour déterminer la meilleure option possible », précisait le gouvernement. « Quand on connaît l’importance de l’enseignement en présentiel pour les élèves, rien selon moi ne justifie à Monaco de s’aligner sur la fermeture des écoles », annonçait d’emblée le président du Conseil national, Stéphane Valeri. Mais est-ce possible pour la Principauté de Monaco, rattachée à l’Académie de Nice ? Et surtout, est-ce que les professeurs de Monaco, essentiellement Français, pourront assurer les cours ? C’est tout l’objet des discussions entamées hier matin par la Direction de l’Éducation nationale.
Laisser le temps de se retourner
Dès jeudi, l’exécutif pointait la condition sine qua non au maintien des vacances de printemps à la même date. « L’objectif du gouvernement princier est de tout mettre en oeuvre pour garantir le maintien de la qualité de l’enseignement dispensé les prochaines semaines à Monaco. » Or, dans un scénario de statu quo, les professeurs français n’auraient par exemple plus leurs vacances alignées sur celles de leurs enfants scolarisés en France. Un casse-tête. « C’est effectivement l’une des questions concrètes qui sont étudiées, nous confirmait-on hier au Ministère d’État. L’objectif du gouvernement est de maintenir la qualité de l’enseignement. Cela se traduit forcément par la présence du corps enseignant en classe. »
Sauf que sur un effectif de 514 enseignants « 344 (67 %) sont des détachés ». « Par ailleurs, une majorité des 347 autres personnels non-enseignants de l’Éducation Nationale demeurent en France », nous précise-t-on.
Un problème de pure logistique alors qu’aucune raison sanitaire n’impose à l’État monégasque d’infléchir sa stratégie de lutte contre la Covid-19. Y compris en milieu scolaire, où le taux d’incidence est « maîtrisé » et où
(*) le gouvernement a annoncé son intention de maintenir un protocole strict d’alerte et de testing en cas de suspicions de cas positifs. Le week-end pascal s’annonce donc studieux place de la Visitation car il convient de trancher au plus vite pour laisser le temps aux Monégasques et enseignants de se retourner. * Le taux d’incidence correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine, dans une population de 100 000 habitants.