« Que l’on puisse circuler plus normalement »
Ce n’était déjà pas évident. Cela s’annonçait encore plus compliqué. Ouf : Deborah Canova va bénéficier d’une piste pour rejoindre le village de Breil-sur-Roya. Un demi-soulagement.
Mère de trois enfants de 12, 9 et 6 ans, Deborah Canova habite le hameau de l’Arbousset, entre Pienne Basse et le Perthus. Elle redoutait d’être coupée du monde, au plus fort des nécessaires travaux. « Nous le sommes déjà plus ou moins, fait-elle observer. Nous avons une dérogation pour circulerde7hà9hetde16hà 18 h. Mais normalement, nous n’y avons pas droit entre 9 h et 16h.»
Dans ces conditions, pas évident de jongler entre l’école solidaire de Libre et l’internat du collège de Breil, où sont respectivement scolarisés ses enfants. Son mari a dû aménager ses horaires. Elle-même comprend que des restrictions sont inévitables pour permettre le coup de collier final des travaux. Mais elle appelle le Département à « nous autoriser à circuler plus librement ».
Elle l’exhorte, surtout, à communiquer davantage en amont. « Ils sont capables de nous envoyer les CD de Nos Vallées, une super attention... mais nous n’avons aucune info directe sur les routes. » De quoi nourrir « un sentiment de colère. Parce qu’on se sent oubliés, abandonnés ».
Dans la Roya, la tempête n’a fait qu’exacerber cette vieille impression tenace. Le Département devrait communiquer sous peu. Il assure faire son maximum pour boucler les travaux au plus vite dans la Roya meurtrie. « Les chantiers avancent », convient Deborah Canova.
Son voisin Guillaume Oudin, 27 ans, est « un peu rassuré » depuis qu’il sait qu’une piste va préserver l’accès à Breil. De quoi lui épargner un détour d’une heure via le col de Brouis. Son souhait, à présent : « Que l’on puisse circuler un peu normalement. »