Monument hostile aux Français
Trois victoires seulement en plus d’un siècle ! Le Tour des Flandres, dont la 105e édition a lieu demain, s’avère un terrain historiquement hostile aux coureurs français, un « monument » qui leur a longtemps paru inaccessible.
« Maintenant, j’ai peut-être débloqué le système et les Français vont recommencer à gagner le Tour des Flandres »,
Anthony Turgis (à gauche) va-t-il créer la surprise ?
Mathieu van der Poel et Wout van Aert, ont entrevu le succès.
Sans réussir à imiter Durand et ses deux prédécesseurs d’une époque lointaine, Louison Bobet et Jean Forestier, au milieu des années 1950. Longtemps, les Français se sont présentés résignés au départ du « Ronde ». À l’exemple de Bernard Hinault qui s’était contenté en 1977 de faire le tour du pâté de maisons au départ de
Saint-Nicolas pour remonter dans la voiture et rentrer en Bretagne. Au point qu’en 1992 la victoire de Durand fut accueillie, de son propre aveu, comme «une atteinte à la légende ».
Turgis voit ce qu’il faut faire
Au XXIe siècle, les Français ont appris à apprécier les courses flandriennes dont ils maîtrisent mieux les paramètres avec l’aide des outils techniques modernes.
Même si la connaissance du terrain reste fondamentale et, par-dessus de tout, l’envie, le goût de la lutte pour se placer au mieux sur les routes étroites, macadamisées et parfois pavées, qui tournicotent d’Anvers à Audenarde, entre bourgades et champs.
« Ce sont des routes qui me correspondent bien », estime aujourd’hui Anthony Turgis, qui avait fait sensation en prenant l’an passé la quatrième place.
« Je vois ce qu’il faut faire pour revenir à ce niveau-là », affirme le puncheur francilien de l’équipe Total Direct Energie, régulier joue à chaque fois en haut du tableau dans les classiques cet hiver (10e de Milan-Sanremo, 12e de l’E3 Classic, 9e de GandWevelgem, 8e d’A travers la Flandre). Et si c’était lui le successeur de Durand ?