Monaco-Matin

« Le tennis doit s’adapter, recréer du lien social »

- PHILIPPE HERBET

Il a flirté avec le Top  du classement ATP, atteint les es de finale de Roland-Garros, affronté la légende Bjorn Borg, et même participé, avec l’équipe de France, à de nombreuses rencontres de Coupe Davis. Avant de se retirer des courts, à seulement  ans... Pour devenir ensuite - dans un désordre chronologi­que assumé - organisate­ur d’évènements sportifs, président de l’ASVEL (basket), homme d’affaires et patron de télévision. Mais à  ans, après s’être accordé le droit de faire le plein de zénitude, lors d’un voyage initiatiqu­e qui a rimé avec conquête de sommets (Anapurna, Everest…), Gilles Moretton a choisi de « rendre au tennis tout ce qu’il lui avait offert ». Et brigué donc la présidence de la FFT. À peine élu (depuis le  février), l’ancien pensionnai­re du Parc Impérial de Nice, a déjà, à l’évidence, imposé son style à la Fédération française. Et su aussi s’entourer puisqu’il a nommé Arnaud di Pasquale directeur du padel, et mis Nicolas Escudé à la tête de la DTN. On avait donc forcément hâte de lui poser deux ou trois questions…

Jeune, vous avez fréquenté la section sportive du Parc impérial de Nice, en même temps que Yannick Noah, quels souvenirs gardez-vous de cette époque ?

Pour toute notre génération, qui avons d’ailleurs créé un groupe WhatsApp afin de rester dans l’échange et le partage, il y a un affect vraiment très fort avec cette période, qui pour chacun d’entre nous, a été réellement déterminan­te. Nice, ça a été l’école de la vie. On avait tous quitté nos cocons respectifs pour nous retrouver dans un dortoir, mais avec le recul et si on nous le demandait, on y retournera­it sans aucune hésitation. D’ailleurs, plus on vieillit et plus on se rend compte à quel point tout cela a été essentiel.

Le Nice LTC, aussi, nous a permis de nous construire en tant qu’hommes.

Vous venez donc d’être élu à la présidence de la FFT, mais quel est le sens de votre engagement ?

Je vais être très clair. J’avais cédé mes entreprise­s et décidé d’arrêter de travailler. Mais j’avais encore un rêve : partir au Népal, au Tibet et gravir les sommets à plus de  mètres. Alors j’ai pris mes bagages et j’ai fait, entre autres, le tour des Anapurna. Ça m’a permis de me nettoyer le cerveau. Et quand je suis revenu, j’ai eu envie de faire preuve d’un peu plus d’altruisme et de rendre au sport ce qu’il m’avait offert. On m’a d’abord sollicité pour prendre la présidence de la ligue Auvergne Rhône Alpes. Et tout est parti de là, mais c’était aussi un vrai choix de vie…

Vous n’êtes aussi que le e joueur de l’histoire à être devenu président de la Fédération…

Effectivem­ent, il y a eu Philippe Chatrier, qui lui n’a jamais joué la Coupe Davis, René Lacoste et Marcel Bernard. C’est donc un réel honneur pour moi que d’être là.

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Mettre le tennis dans la rue... ”

À peine élu, vous avez déclaré que vous ne seriez jamais un président de bureau. Ça signifie quoi ?

Ce qui m’intéresse, c’est le terrain, les clubs, la conviviali­té, le lien social… Tout mon mandat sera articulé autour de ça.

Plus globalemen­t, quel état des lieux peut-on dresser du tennis français et que lui manque-t-il aujourd’hui ?

On ne “consomme” plus le sport de la même façon qu’hier. Ça, c’est un premier constat. Et le tennis doit s’adapter. En remettant l’accent sur la dimension sociale des clubs. En n’étant pas uniquement axé sur la compétitio­n et le haut niveau.

Quels seront donc les axes principaux de votre politique à venir ?

On a déjà établi un programme assez précis qui prévoit, notamment, de redonner la parole aux clubs. Et de remettre la conviviali­té au coeur des préoccupat­ions. Il faut aussi amener le tennis dans la rue et le rendre plus populaire encore. C’est d’ailleurs ce que fait déjà Yannick (Noah), notre frère du Nice LTC.

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