Monaco-Matin

« Je quitte la région mais vous me reverrez à Monaco »

Questions à Marc Monnet, directeur du Printemps des Arts

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Au moment de quitter votre festival, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je ne peux qu’être heureux que le Printemps des Arts de cette année se soit déroulé, même si la jauge de public fut réduite de moitié, et si, chaque jour, on était dans l’inquiétude de savoir ce qui se passerait le lendemain. Ne pas pouvoir anticiper est quelque chose d’angoissant pour un organisate­ur de concert. Mais les gens sont venus et étaient heureux : c’est cela, la vraie satisfacti­on !

Quelle est la raison de votre départ du festival ?

C’est une décision personnell­e, j’aurais pu encore rester. Il a dix-neuf ans, j’étais venu dans l’idée de rester cinq ans, je suis resté près de quatre fois plus ! J’ai à présent le désir de me concentrer sur ma vie de compositeu­r.

Quel bilan tirez-vous de vos années de Printemps des Arts ?

Un sentiment d’avoir accompli ma mission qui était celle de trouver un nouveau public, de le surprendre et de le fidéliser. J’ai eu une chance exceptionn­elle, celle d’avoir eu la confiance du prince Albert et de la princesse Caroline, qui m’a toujours laissé libre dans mes choix, qui a accepté mes audaces de programmat­ion…

Quelles audaces, par exemple ?

Les Voyages surprises, les concerts donnés dans des lieux insolites (parking, hall de gare, tunnel) ou la programmat­ion d’oeuvres hors norme comme le quatuor de Feldman qui dura cinq heures.

Quels événements retenez-vous ?

Les concerts donnés par Pierre Boulez et les séries de symphonies de Bruckner et de Mahler pour lesquelles de grands orchestres symphoniqu­es sont venus, qu’on n’avait jamais entendus en Principaut­é.

Avez-vous des regrets ?

On en a toujours. Par exemple de n’avoir pas pu programmer les grandes oeuvres pour choeur et orchestre de Schumann – qu’on n’entend pas plus que les poèmes symphoniqu­es de Liszt que vous avez entendus hier. Mais il n’est pas facile de trouver des chefs pour ce genre d’oeuvres difficiles, qu’ils doivent travailler pour un seul concert en sachant qu’ils ne les redirigero­nt jamais !

Allez-vous rester sur la Côte d’Azur ?

Non, je vais quitter cette région… mais cela ne veut pas dire que vous ne me reverrez pas à Monaco !

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