La coque du SNA Perle sur le point d‘être reconstituée
Dix mois après l’incendie qui a détruit sa partie avant, le sous-marin nucléaire d’attaque poursuit sa réparation à Cherbourg. La ministre des Armées Florence Parly était, hier, sur le chantier.
Le syndrome du mètre supplémentaire. Bien connue des plaisanciers, cette « maladie » bénigne, qui consiste, à chaque changement de bateau, à en acheter un légèrement plus grand que le précédent, semble désormais affecter les sous-mariniers. Pour preuve, le sousmarin nucléaire d’attaque Perle, endommagé par un incendie le 12 juin 2020, va sortir grandi du chantier de remise en état à Cherbourg. « Après réparations, la Perle sera plus longue d’un peu plus d’un mètre », confirme Franck Ferrer. Un allongement de la coque « rendu nécessaire pour abriter les innombrables connexions – 60 collecteurs et quelque 120 câbles électriques – et grâce auquel l’équipage gagnera un peu en confort », explique le directeur des programmes de services chez Naval Group. Quant au surpoids résultant (68 tonnes) de cette opération, il sera compensé par la fameuse poussée d’Archimède. Dix mois après le sinistre toulonnais, la réparation de la Perle avance bien. « Le planning est parfaitement tenu »,assureFranckFerrer. Aucunretard. Pas même lors de la découpe à bord du Saphir d’une cloison en plomb qui a obligé les personnels de Naval Group à s’habiller comme des cosmonautes. Les coques épaisses des SNA Perle et Saphir ont toutes deux été découpées par oxycoupage et les quatre demi-sousmarins ainsi obtenus, parfaitement alignés, n’attendent plus que d’être soudés entre eux selon le schéma suivant : l’arrière de la Perle avec l’avant du Saphir, et inversement.
Retour à Toulon à l’automne
Cette opération de jonctionnement hybride devrait avoir lieu pendant la première quinzaine de mai. Ce respect d’un calendrier pour le moins serré – pour ses besoins opérationnels, la Marine nationale a besoin de six SNA – ne doit rien au hasard. « Pour accélérer le chantier, on réalise l’industrialisation quasi en même temps que la conception des opérations de réparation », commente Franck Ferrer. Dans la même logique, « une maquette en réalité augmentée a été réalisée. Elle permet aux opérateurs de s’entraîner au raboutage (raccordement des câbles et collecteurs) ». Une fois les deux moitiés de la Perle soudées, le SNA entrera en cale sèche toujours à Cherbourg pour reprendre ses travaux d’entretien. Il ne redescendra à Toulon qu’à la fin de l’automne, une fois que le Rubis, son « petit » jumeau, aura libéré l’un des trois bassins de radoub de la zone Missiessy dédiée aux sous-marins.