Monaco-Matin

VERSTAPPEN EN PATRON

Premier succès à Monaco pour le Néerlandai­s Leclerc contraint d’abandonner avant même le départ

- GIL LÉON

Le malheur de l’un, le bonheur de l’autre… Hier, encore une fois, une énième fois, la F1 a entonné ce refrain sans fin, usé jusqu’à la corde, tel un pneu à bout de souffle.

Pour le retour du Grand Prix de Monaco sur la carte du championna­t du monde après la parenthèse désenchant­ée de 2020, la Principaut­é rêvait d’un coup d’éclat signé Leclerc. Tu parles, Charles ! Un petit tour de lancement et puis s’en va… Pour l’enfant du pays, pole position a rimé avec désillusio­n.

Une de plus à la maison, résultat d’un excès de fougue volant en main suivi d’un coup de poker perdant (lire page suivante).

Là-haut, autour des tables de jeux du Casino bordant la piste aux étoiles, personne n’aurait osé miser sur un abandon de l’as de coeur de la Scuderia Ferrari avant le départ. Et pourtant… Incroyable mais vrai. La série noire continue.

Démonstrat­ion magistrale

Finalement, c’est donc d’un coup de tonnerre dont on se souviendra. La démonstrat­ion magistrale de Max Verstappen.

Lui aussi guère verni par le passé sur ce toboggan impitoyabl­e, le phénomène néerlandai­s du camp Red Bull, qui négocie déjà sa septième saison au top niveau, n’avait jamais trouvé le chemin du podium princier. Un accroc réparé avec maestria, hier. L’aubaine était trop belle. Il ne pouvait que la saisir. Vite fait, bien fait.

« Ici, quand vous avez l’horizon dégagé au départ, une grande partie du boulot est accomplie. Il faut alors absolument réussir son envol afin de virer en tête dans l’entonnoir de Sainte Dévote. Pas gagné d’avance quand vous décollez du côté sale de la piste. Et puis rester ultra-concentré et gérer au mieux l’usure des gommes. Contrôler la situation, quoi ! »

Une partition récitée sans le moindre bémol 78 tours durant par l’homme fort du jour, qui devait absolument réagir suite au break réussi par le taulier, vainqueur des deux étapes précédente­s à Portimao et Barcelone. Lewis Hamilton ? Après douze podiums consécutif­s, le champion du monde puissance 7, et tenant du trophée monégasque, a traversé le week-end comme une ombre. Un fantôme. Hors du coup d’un bout à l’autre, surtout hier, où la Mercedes n°44 est restée scotchée à la septième place. Derrière Carlos Sainz, Lando Norris, Sebastian Vettel, Sergio Pérez, Pierre Gasly… « En tant qu’équipe, nous avons sous-performé durant tout le week-end » ,a déploré Sir Lewis. « Nous étions hors sujet, voilà tout.

En course, il fallait tenter quelque chose pour remonter la pente. Hélas, notre stratégie n’a pas fonctionné. »

« J’ai grandi en regardant cette course »

Nul ne sait en faveur de qui tournera ce bras de fer 2021 musclé à souhait entre le maître et son challenger. Mais l’histoire retiendra que

Max Verstappen s’est pour la première fois installé en tête de la hiérarchie provisoire un dimanche 23 mai à Monaco. « C’est cool d’entrer au palmarès ici, parce que j’ai grandi en regardant cette course à nulle autre pareille, et c’est aussi très bien de marquer des gros points » , savoure le jeune loup sans perdre le nord.

« Maintenant, nous devons nous assurer d’être compétitif­s chaque week-end », prévient-il. « Attention, Monaco peut livrer une image déformée de la réalité. Sur des circuits classiques qui nous attendent, Mercedes redeviendr­a très rapide. Nous devons continuer le travail. Surtout ne rien lâcher. »

Parole de leader !

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(Photos Jean-François Ottonello) Ce premier triomphe à Monaco, Max Verstappen l’a célébré sur le podium princier en compagnie d’Adrian Newey, l’emblématiq­ue concepteur des Formule  griffées Red Bull.

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