Ferrari, le grand bluff
Le pari, médiatique, de faire partir Leclerc en pole s’est transformé en un flop magistral. Mais le pilote a assumé sa faute en Q3 qui a privé Ferrari de briller.
On ne peut pas exiger des Italiens qu’ils soient rigoureux comme les Allemands. Pointilleux comme le sont les Britanniques. Les triomphes à gogo, mais passés, de Ferrari, sont ceux d’un Allemand, Michael Schumacher et du Français Jean Todt, un ayatollah de l’ordre et de la performance. Depuis, sans ces deux-là, Ferrari est redevenue tout bonnement… italienne. Pimpante certes, mais frivole. Baroque aussi. Affabulatrice encore.
Le grand Dino Risi, lequel immortalisait mieux que quiconque au cinéma les défauts de ses congénères transalpins, aurait tiré satire de cet improbable GRAND bluff tenté par Binotto et la Scuderia, hier.
Pas de dommage apparent, tu parles !
Oui, il aurait fallu changer cette fichue boîte de vitesses ou une quelconque autre pièce au besoin, et faire partir Leclerc sixième. Qui sait ce qu’il serait advenu de sa course, d’ailleurs ? Sainz, 4e sur la grille, n’a-t-il pas terminé 2e ?
Au lieu de quoi, sous le nez de John Elkan, petit-fils de l’Avvocato Gianni Agnelli, impétrant patron de Fiat en son temps, la précieuse italienne est devenue ridicule. Aux yeux de la planète F1. Samedi soir et encore hier midi, la Scuderia affichait pourtant son optimisme (béat ?), déclarant n’avoir pas constaté de « dommage apparent » après le crash du
Monégasque en fin de Q3. Tu parles !
Le fait est que Ferrari et son prince Charles, n’étaient plus partis en pole depuis le Mexique, fin octobre 2019. Une éternité donc. L’occasion de marquer médiatiquement les esprits en même temps que le coeur des tifosi de par le globe, était trop belle…
Qui plus est à Monaco, épicentre de la F1 bling-bling. Raté.
Arbre de transmission ?
« Charles ne prendra pas le départ de la course en raison d’un problème avec l’arbre de transmission gauche, impossible à réparer à temps pour le départ de la course », a sobrement indiqué Ferrari, après que le Monégasque a dû se rapatrier en express au stand, lors du tour de lancement. Une pitlane dont Leclerc ne repartirait jamais.
Hier soir au motor-home Ferrari, à la table de Charles, le cuistot vous servait à volonté.
Spaghetti. All’arrabiata.