Monaco-Matin

Mick, le retour aux sources

Débutant suivi de près cette saison sur la piste aux étoiles, Mick Schumacher a bouclé ses premiers tours en karting non loin de Monaco. Marche arrière jusqu’au circuit de la Sarrée... Hier : à trois tours...

- GIL LÉON

Au circuit de la Sarrée, Khatir Chaki a gardé de nombreux souvenirs griffés Schumacher.

C’est un jardin d’enfants qu’il ne risque pas d’oublier. Perché entre Grasse et le Bar-surLoup, à quelques encablures à vol d’oiseau du plus prestigieu­x des toboggans urbains découvert ce weekend en mode F1, le circuit de la Sarrée a vu Mick Schumacher accomplir ses premiers tours de roues. Pour revenir aux sources de la trajectoir­e de l’illustre héritier qui commence à tracer son sillon au top niveau chez Haas, il faut aller làhaut, route de Gourdon, sur la seule piste de karting des Alpes-Maritimes. Et faire une marche arrière de près de deux décennies. Khatir Chaki s’en souvient comme si c’était hier. C’était l’aube des années 2000. Epoque où un certain Michael Schumacher, alias « le Baron Rouge » régnait sans partage, empilait les victoires et les titres dans l’habit de lumière Ferrari.

« Avant la naissance de Mick (le 22 mars 1999 en Suisse, ndlr), Michael venait déjà régulièrem­ent s’entraîner ici », se remémore le moniteur diplômé de la société Fun Kart. « Moi, je suis arrivé en 97, et j’ai fait très vite sa connaissan­ce. »

Déjà champion du monde puissance 2 sous les couleurs Benetton (1994, 1995),

le « Numéro 1 » venait d’intégrer une « dream team » en constructi­on : la Scuderia Ferrari conduite par Jean Todt.

Possédant une résidence à La Colle-sur-Loup, il avait fait de la Sarrée sa cour de récréation. En toute simplicité… « Le voir arriver seul, au volant de son fourgon, décharger le matériel lui-même, et faire la mécanique, le nettoyage, comme n’importe quel kartman amateur, au début, je n’en croyais pas mes yeux. Souvent, Corinna, son épouse, le rejoignait à midi avec le casse-croûte dans une glacière. Il n’est jamais venu en hélicoptèr­e ou en Ferrari, comme je l’ai lu ou entendu parfois. Et pareilleme­nt, il ne nous a jamais demandé de lui réserver la piste. »

Au volant d’un baby kart

De temps en temps, celuici partageait ses moments de détente avec des amis connus, des pilotes de F1 tels Aguri Suzuki ou Jos Verstappen, le père de Max, son coéquipier chez Benetton en 1994. « Une fois, il est même venu avec une star des Grands Prix moto, Michael Doohan (l’Australien quintuple champion du monde 500 cm3). Regardez la photo ! »

Depuis ses premiers tours en karting près de Grasse, « Schumi Junior » a bien grandi. Jusqu’à cocher la case F à Monaco...

Les images tapissant les murs du local d’accueil de Fun Kart témoignent en effet de cette période. Mick ne figure sur aucune d’entre elles… « Sachant Michael très à cheval sur la protection de sa vie privée, je n’ai jamais osé lui demander », poursuit Khatir. « Parce que Mick a commencé tout petit. »

La tête blonde du rejeton est apparue très vite sur le tourniquet des débutants. « En 2002, 2003, il avait trois ou quatre ans, pas plus. » Au même endroit, Keke Rosberg avait mis le pied à l’étrier à Nico de la même façon, une dizaine d’années auparavant.

« Pour Mick, c’était au volant d’un baby kart, avec des grosses roues. Installé au milieu du tracé d’initiation, Michael dirigeait la manoeuvre. Il y avait aussi Gina Maria, la grande soeur. Mais on ne l’a pas vue longtemps. Comme sa mère, elle préférait l’équitation. Mick, lui, se lançait à fond. D’entrée, il cherchait la limite. Il lui arrivait de la dépasser. D’aller dans l’herbe. » « Schumi Junior » enchaînera les roulages azuréens

assez régulièrem­ent. «Jeme souviens du kart enfant qu’il pilotait après, un châssis Tony Kart sur lequel était gravé son prénom. Mick parlait déjà un français impeccable. Pendant les trois semaines de coupure estivale de la F1, en août, les Schumacher père et fils limaient la piste ici presque tous les jours. Même rituel chaque vendredi “off” du Grand Prix de Monaco… Le reste du temps, on les voyait une fois tous les deux ou trois mois. »

Maintenant, écrire sa propre histoire

En 2008, à neuf ans, le fiston dispute ses premières compétitio­ns. Sur les classement­s, il s’appelle Mick Betsch – le nom de jeune fille de sa mère –, histoire de ne pas trop attirer la lumière médiatique. «Ladernière fois que je l’ai croisé à la Sarrée, c’était en 2007, juste avant la vente de leur propriété colloise, » conclut Khatir Chaki.

En décembre 2013, le destin de Michael Schumacher bascule. L’accident de ski qui va immobilise­r durablemen­t le premier roi de la F1

Trajectoir­e

couronné à sept reprises ne brise pas l’élan de Mick. Le 21 septembre 2014, à Essay (Orne), il devient vice-champion du monde KF Junior, et fait le saut en sport auto la saison suivante. Direction le championna­t d’Allemagne F4, première étape d’une ascension linéaire jusqu’au sommet de la pyramide où l’enfant de la Sarrée espère maintenant écrire sa propre histoire.

Contrairem­ent à son génial géniteur, Mick Schumacher ne gardera pas un souvenir impérissab­le de sa grande première à Monaco...

e et bon dernier, le pilote Haas a fait ce qu’il a pu au volant de cette américano-italienne rétive. Poussive surtout. Le ‘‘fiston de’’ a terminé à  tours de Verstappen, c’est dire...

Dès samedi, la semaine avait tourné vinaigre avec un accident en EL ayant coûté   dollars à l’écurie et l’ayant privé des qualificat­ions !!! Nul doute que Mick Schumacher reviendra. Pour viser plus haut.

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