Monaco-Matin

Ivre, il refuse la priorité à un piéton avec sa Porsche

Tribunal correction­nel L’administra­teur de société italien, interpellé au volant avec une alcoolémie de 0,57 mg/l, a écopé de huit jours assortis du sursis et deux mois de suspension du permis de conduire.

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : Mmes Geneviève Vallar et Aline Brousse.

Un patron a semble-t-il pris l’habitude de discuter de ses projets lors de déjeuners ou réunions de travail bien arrosés avec ses collaborat­eurs.

C’est d’ailleurs après avoir trop bu, le 6 janvier dernier, que cet administra­teur de société a comparu devant le tribunal correction­nel.

Il peut conduire après trois bouteilles de rouge

Vers 19 h 45, un policier de la place d’Armes avait remarqué le refus de priorité d’une Porsche. Interpellé, ce conducteur montrait tous les signes de l’ivresse. Il avait pris le volant avec une alcoolémie de 0,57 mg/l... Réprimandé par le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e(*), le prévenu avait estimé qu’il pouvait conduire après avoir vidé trois bouteilles de rouge avec cinq autres personnes. « Ma compagne, a-t-il reconnu, m’avait conseillé d’attendre. Car elle ne se sentait pas de prendre ma place avec une voiture aussi puissante. De mon côté, je n’ai pas marqué d’arrêt à l’approche du piéton, parce que je n’avais pas l’impression qu’il voulait traverser... »

Le magistrat note cependant qu’il conduit alcoolisé pour la troisième fois : « Vous avez déjà deux condamnati­ons pour ivresse sur votre casier italien... »

Le Génois se défend aussitôt de récidiver. « D’avoir passé une nuit en cellule, cela m’a fait réfléchir. En Italie, je n’avais jamais été incarcéré. »

Toutefois, pour le premier substitut Cyrielle Colle, il faut prendre des mesures radicales. «Car Monsieur n’a pas compris. Tous les cinq ans il recommence : 2011, 2016, 2021 ! Ce n’est pourtant pas compliqué d’arrêter audelà de deux verres. Certes, le taux n’est pas hallucinan­t avec plus du double autorisé. »

« S’il ne comprend pas, il fera de la prison »

Alors, pour s’assurer que cela ne se reproduira plus jamais, la parquetièr­e a requis une peine de huit jours avec sursis.

« Il n’y aura aucune conséquenc­e profession­nelle et s’il ne comprend pas, il fera de la prison la prochaine fois. Une annulation du permis pendant trois mois me semble adaptée. »

Son conseil, Me Hervé Campana, va mettre le paquet pour éviter des sanctions plus lourdes encore.

Alors, l’avocat plaide l’erreur, la sincérité, la peur des conséquenc­es pour l’entreprise, l’inquiétude pour l’emploi et des salaires avec le spectre de l’obligation de licencier. « Car à Monaco, on ne rigole pas ! »

« C’est un primo-délinquant. Ses antécédent­s ? Il a flirté avec la limite en Italie. Même cette fois, ce n’est pas un taux élevé pour une suspension dure du permis de conduire. Pour des faits plus graves, votre tribunal avait été clément... »

Il le sera avec huit jours assortis du sursis et deux mois de suspension du permis de conduire.

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(Archives NM) L’homme a récidivé à plusieurs reprises.

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