Monaco-Matin

Voitures brûlées à Cannes : « il ne faut pas qu’il sorte »

Le père de l’incendiair­e de 26 ans, qui a mis le feu à huit véhicules, vendredi soir, témoigne. Pour expliquer que son fils, bipolaire, doit être réinterné en psychiatri­e et, surtout, mieux suivi.

- P. F. pfiandino@nicematin.fr

Le cri d’alerte d’un père. Vendredi soir, vers 23 h, un homme de 26 ans était interpellé dans le centre de Cannes, après avoir incendié huit véhicules à l’aide de flacons de gel hydroalcoo­lique (nos précédente­s éditions). Placé en garde à vue – qui a été prolongée samedi – et avant de se soumettre à une expertise psychiatri­que, il affirmait venir de Marseille. Sa présence dans la cité des festivals et les raisons de son geste posaient, dès lors, bien des questions. Son père, que nous avons pu joindre par téléphone hier, tente d’y apporter des réponses. Et de tirer, au passage, la sonnette d’alarme…

« À Marseille, il y a une forme de laxisme »

« Depuis début avril, on a essayé plus de dix fois de le placer en hôpital psychiatri­que. Mais il s’échappe, souffle-t-il derrière le combiné. Je leur ai pourtant bien

Six véhicules ont brûlé sur le parking Saint-Louis à Cannes, en plein centre-ville. Deux autres ont suivi, à proximité du collège des Vallergues.

répété, à Marseille, de faire attention. Mais il y a une forme de laxisme. Les psychiatre­s disent qu’ils ne peuvent pas nous recevoir parce qu’il est majeur. Ou alors, ils ne prennent que quelques instants. Si on m’avait écouté, il serait en soins et n’aurait pas fait ça à Cannes. Là, le petit, il en est arrivé à brûler des voitures. Il ne sait plus ce qu’il fait… »

« Ne pas attendre un drame pour agir »

Selon les forces de l’ordre, il serait, néanmoins, connu pour des faits similaires dans la région de Marseille. « Pas à ma connaissan­ce, promet le paternel. Des conneries, oui, il en a fait, mais pas des choses comme ça. » Expliquant que son fils a été diagnostiq­ué bipolaire « il y a trois ans» , il affirme qu’il avait déjà effectué un séjour en hôpital psychiatri­que il y a deux ans. «Ilretravai­llait, tout allait bien. Et puis, depuis quelques semaines, il a stoppé son traitement. Et depuis, c’est le chaos. »

Alors, pour lui, l’internemen­t sonne comme une évidence : «Je ne veux pas qu’on dise “Les parents ne s’en occupent pas ou autre”. C’est faux. On a prévenu plusieurs fois : il ne faut pas qu’il soit relâché. Il doit être suivi, que ce soit ici [dans les Alpes-Maritimes], ce qui serait mieux, ou à Marseille. Mais il doit être surveillé. Ce qu’il a fait, c’est extrêmemen­t dangereux, on ne veut pas qu’il en arrive à blesser des gens dans la rue. Là, il est calme, après la tempête. Mais, si on ne fait rien, ce sera à nouveau la tempête. Il ne faut pas attendre un drame pour agir. »

Placé en psychiatri­e à Simone-Veil

À l’issue de sa garde à vue et de l’expertise, le psychiatre a diagnostiq­ué une altération du discerneme­nt. Le jeune homme, qui affirmerai­t ne pas se souvenir d’avoir incendié les véhicules, a été placé en unité psychiatri­que à l’hôpital Simone-Veil de Cannes. L’enquête se poursuit néanmoins du côté des forces de l’ordre.

 ?? (DR) ??
(DR)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco