Le pointu « La Buga » sauvé de la noyade
L’embarcation a défrayé la chronique. Elle ne sera pas détruite et coulera des jours paisibles au coeur de la Darse de Villefranche-sur-Mer. Les deux héritières viennent de la vendre à un Niçois. Qui est le propriétaire ?
La Buga ne fera pas naufrage. La saga du joli pointu qui a défrayé la chronique villefranchoise ces jours derniers, se finit bien : le bateau a trouvé un nouveau propriétaire et aura une place au port de la Darse.
Mobilisation musclée
Heureux épilogue, donc, grâce à une mobilisation de plusieurs défenseurs du patrimoine maritime local – dont des membres de l’association des bateliers plaisanciers de Villefranche-surMer (ABPV).
Des passionnés catastrophés à l’idée de voir partir à la casse la barque emblématique des pêcheurs. C’est pourtant le destin qui attendait l’embarcation datant de 1934, à cause d’un héritage divisant deux soeurs, à la suite du décès de leur père il y a quelques années. La seule solution envisagée : détruire le bateau. Cette triste fin devait avoir lieu la semaine dernière. Sauf que des amoureux des pointus ne l’ont pas entendu de cette oreille et ont mené des actions « coup de poing » pour s’opposer à la démolition
Joël Carrillo, le président de l’association des bateliers plaisanciers de Villefranche-sur-Mer (accoudé avec les lunettes) était, hier, en compagnie des trois générations réunies de la famille Césari, nouveau propriétaire.
(Nice-Matin
Opération suspendue
de mercredi).
Un peu comme dans les westerns, où le condamné doit être pendu et que le plancher est à deux doigts de se dérober sous ses pieds, Zorro est arrivé.
En la personne de Xavier Beck. En effet, alors que la grue s’apprêtait à conduire le pointu vers un fatal dénouement, le maire de Capd’Ail, élu en charge des ports du département dont dépend celui de la Darse, (également candidat aux élections départementales dans le canton de Beausoleil),
fit suspendre l’opération, préférant la recherche de solutions.
C’est même une happy end en forme de destin portuaire et non mortuaire qui a jailli des eaux.
Ce qui ravit Xavier Beck : « Lors d’une réunion avec la direction du port, les deux soeurs ont finalement donné
Adieu la cale sèche et l’angoisse de finir en planches pour « La Buga ».
Le pointu appartient désormais à un Niçois de ans, Olivier Césari. Un informaticien ! Mais rattachéauportdeNice: « J’ai toujours rêvé d’avoir un pointu. J’en cherchais un depuis longtemps pour pouvoir explorer les profondeurs,
leur accord pour que le pointu soit vendu à un acquéreur. Il aura une place dans le port de la Darse. Si on n’était pas arrivés à un accord, j’avais proposé que le Département achète le pointu pour l’exposer quelque part en extérieur, mais je préfère de loin qu’il reste sur les flots.
À Villefranche, 2 pontons du port regroupent des pointus, représentant 10 % des bateaux. Il y a une vraie passion pour ce type d’embarcation, au travers d’associations comme l’ABPV. »
Les mots du coeur
Justement, le président de ce groupement, Joël Carrillo, car je pratique l’apnée. Seulement, c’est très dur d’en trouver un et encore plus difficile d’avoir une place dans un port. Durant les deux prochaines semaines, je vais le restaurer avec mon père. Il faut le poncer, refaire son étanchéité et le repeindre selon ses couleurs historiques : jaune, rouge et blanc. »
relate la rencontre de vendredi, à la capitainerie(1).
Le rôle de Joël a certainement pesé dans la décision de céder le bateau plutôt que de l’envoyer ad patres : « J’ai expliqué aux deux soeurs qu’il était dommage de détruire ce petit pointu en très bon état, fabriqué en 1934 au Cros-de-Cagnes, qui appartenait à leur papa. Il fallait qu’il continue à naviguer. Elles y ont consenti. » 1. En présence notamment des responsables des deux ports villefranchois de la Santé et de la Darse, des deux soeurs et de l’acheteur.