Frelons asiatiques : une bataille perdue ?
La guerre à l’insecte à pattes jaunes a été déclarée dans le Golfe de Saint-Tropez il y a 2 ans. Aujourd’hui, le dispositif de prise en charge de l’enlèvement du nid se double d’une plateforme de signalement.
Menacées par l’usage des néonicotinoïdes, les abeilles ont également un autre ennemi : le frelon asiatique. Portant le joli nom de Vespa velutina, c’est pourtant bien d’un insecte ravageur dont il est question.
Arrivé en 2004 en France, ce superprédateur s’attaque aux abeilles, beaucoup plus petites que lui, lesquelles, effrayées, n’osent pas sortir de leur propre essaim. Le frelon nourrit en effet ses larves avec les abeilles capturées, larves qui elles-mêmes secrètent la nourriture pour l'insecte.
On estime que 400 ouvrières d’un même nid peuvent être dévorées en un jour.
Un interlocuteur unique
L’ensemble de la biodiversité étant en danger, collectivités et apiculteurs s’organisent afin de réduire l’impact de cet insecte plus agressif que son confrère européen. Entraînant des risques sanitaires, ces hyménoptères ont, en 2016, été classés « espèces exotiques envahissantes et nuisibles ». Sans
Entraînant des risques sanitaires, ces hyménoptères sont classés ‘‘espèces exotiques envahissantes et nuisibles’’.
prédateur naturel, ils le sont toujours aujourd’hui pour le ministère de la Transition écologique. Dans le Golfe de Saint-Tropez, la communauté de communes a officiellement déclaré la guerre à ce six-pattes bourdonnant en 2018. « D’après nos connaissances actuelles, il ne sera pas possible de l’éradiquer. Ce n’est pas propre au Golfe. Un peu à la manière du moustiquetigre, qui remplace le moustique commun », explique Coraline Moirano, agent de la communauté de communes au pôle environnement.
L’objectif est donc de contenir sa progression.
« On s’aperçoit que les nids sont de plus en plus bas. À hauteur d’homme, dans des gouttières ou même des bouches d’égout. » La tâche est rendue d’autant plus ardue que les frelons peuvent se la couler douce dans les résidences secondaires, nombreuses sur le territoire. Aujourd’hui, une plateforme de signalement de nids a été mise en place. « Cet outil offre un site unique pour les personnes cherchant un interlocuteur sur la question. » En revanche, la gestion de l’intervention et le coût relèvent de la compétence communale.
Cet outil permettra également de créer des statistiques en la matière, en recensant l’ensemble des problématiques, en suivant l’évolution de la population du frelon, les secteurs les plus touchés, etc.