Jacques Amoretti, apiculteur : « J’ai réduit mon activité de moitié »
Il y a deux ans, Nice-Matin était allé à la rencontre d’un apiculteur à SainteMaxime. Désemparé, Jacques Amoretto confiait alors ses angoisses, envisageant même une cessation d’activité. Aujourd’hui, la situation ne s’est pas améliorée. Au contraire. « J’ai réduit mon activité de moitié. J’avais, au départ, 45 ruches. Je suis redevenu un apiculteur amateur », souffle-t-il, las. La production annuelle d’une ruche avoisine les 20 kg de miel.
Pas assez de communication
Ce producteur, installé dans cette filière en 2002, voit l’arrivée des beaux jours comme une menace. « C’est la période de prolifération... »
En effet, au printemps, les reines sortent de leur hibernation et s’envolent fonder un nid primaire composé d’une trentaine d’alvéoles, où elles pondent leurs premières ouvrières. Le cycle infernal repart. Sans pouvoir donner de chiffres, Jacques Amoretto estime que la population de ces insectes volants à pattes jaunes est sur un plateau haut. « J’espère que ça va baisser. »
En attendant, le Maximois entend se faire entendre auprès des collectivités locales.
Il lance un appel pour rendre le signalement des nids de frelons asiatiques « obligatoire ». « Je suis allé chez quelqu’un qui avait un nid en haut de son arbre et il ne savait pas que la communauté de communes supportait la charge financière de l’éradication. Il y avait d’ailleurs un autre nid chez son voisin », remarque-t-il, en souhaitant davantage de communication « par tous les moyens ».
Quid des détections par drones équipés de caméra thermique ? Ce membre de l’Union des apiculteurs du Var n’y croit pas. « Les nids sont trop isolés et le survol des zones habitées est très réglementé. »
Il continue donc à tendre des pièges aux tueurs d’abeilles, en y plaçant de la viande. Un mets dont raffolerait le frelon pour sa teneur en protéines. La plus efficace des méthodes reste, selon lui, la raquette de badminton, qu’il abat en claquant l’air sur Vespa velutina ,mais« il faut en changer régulièrement. Et puis aujourd’hui, je dois aussi changer d’épaule », explique-t-il en esquissant un petit sourire.