Les mobilités du futur s’invitent au GP de France
Au-delà des clichés, la Formule 1 est un vrai laboratoire technologique. À partir de jeudi, le Grand Prix de France au Castellet sera l’occasion d’échanges autour des nouvelles mobilités.
Ringarde, la Formule 1 ? Ça, c’était avant. Depuis la série Netflix « Drive to survive » et l’émergence d’une nouvelle génération de pilotes, dont le monégasque Charles Leclerc et les français Pierre Gasly et Esteban Ocon, la F1 retrouve une popularité qui s’était émoussée au fil des ans. Ados et jeunes adultes suivent le championnat et ses acteurs (re) devenus des idoles, et les audiences s’envolent sur Canal +. Deuxième idée reçue : la F1 serait un sport polluant, une discipline du passé en contradiction avec les exigences du respect de l’environnement. Si on ne peut nier le fait que déplacer des foules a un coût en matière de pollution, la F1 est, là aussi, en train de faire sa révolution. Le circuit Paul-Ricard, qui sera le théâtre dimanche du Grand Prix de France, est un bon exemple de ce tournant écologique. Depuis 2019, le site du Castellet est le premier circuit de France et le deuxième au monde à avoir obtenu le plus haut niveau de la certification environnementale de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).
« De plus en plus conscients des enjeux écologiques »
Dans la même logique, le groupement d’intérêt public (GIP) qui pilote le Grand Prix de France veut faire de l’épreuve tricolore une référence en la matière. D’où l’idée de ses organisateurs d’imaginer un cycle de conférences autour de la mobilité intelligente et durable, en marge de la compétition. Jeudi et vendredi, les meilleurs spécialistes de la question seront invités à débattre et à partager leur vision au Castellet. « Nous évoquerons tous les changements qui se profilent en matière de transport avec des interlocuteurs de très haut niveau impliqués très directement dans ces sujets » , détaille Eric Boullier, le directeur général du Grand Prix de France. L’occasion de souligner le lien entre la compétition automobile, la recherche et les technologies de demain. «Il y a dix ans, une F1 avait besoin de 220 litres d’essence pour couvrir les 300 km d’un grand prix. Avec l’arrivée de l’électrification et de l’hybridation des F1 modernes, il n’en faut plus que la moitié, explique Eric Boullier. C’est un élément parlant qui montre combien la F1 participe au développement durable. La compétition aide clairement l’industrie automobile à devenir moins polluante. Nous devenons tous de plus
Le circuit Paul-Ricard est le premier de France et le deuxième au monde à avoir obtenu le plus haut niveau de la certification environnementale de la Fédération internationale de l’automobile (FIA).
en plus conscients des enjeux écologiques. Ce n’est pas un hasard si la F1 a prévu d’atteindre la neutralité carbone dès 2030 ».
Expérience inédite
En attendant, les circuits comme les organisateurs de grand prix multiplient les actions en faveur de l’environnement. Tri des déchets, lutte contre la pollution plastique, recyclage, restauration privilégiant les circuits courts : le Grand Prix de France ne plaisante pas avec l’écologie. Le circuit du Castellet non plus. C’est au Paul-Ricard qu’une expérience inédite a été menée cette année. Un troupeau de 400 brebis chargées de débroussailler les espaces verts a élu domicile aux abords du circuit. Et sur les 150 hectares du site, où 220 espèces végétales et animales ont été recensées, ce sont les abeilles qui sont chargées de surveiller la qualité de l’air. Au Castellet, l’automobile n’est plus la seule reine.