Élection présidentielle, top départ…
Comme le temps passe ! On croyait ne jamais sortir de notre univers si longtemps, si cruellement, brutalisé par la Covid. On pensait que personne ne retrouverait avant longtemps en France, la vraie vie d’avant, celle des terrasses et des bistrots, celle du « présentiel » et pas uniquement celle du virtuel, où beaucoup, y compris à l’intérieur des familles, ne se voyaient plus que par écran interposé, celle de la réouverture des magasins
« non essentiels » - formule désormais aussi connue que décriéedont beaucoup pensaient qu’ils étaient perdus à jamais. Et puis, en quelques jours, quelques semaines au plus, les villes sont redevenues celles qu’elles étaient avant, à cette nuance près que les cités de taille moyenne sont aujourd’hui plus recherchées, parce qu’on y dispose de plus de place, qu’avant la pandémie, et c’est tant mieux pour la décentralisation. L’économie repart, et elle repart bien, assure le ministre de l’économie et des finances. Comme si une sorte de « ouf » de soulagement avait soulevé tous les coeurs en même temps, alors que les chiffres de la pandémie, en baisse certes, ne sont pas retombés à zéro. Qu’ils soient ou non vaccinés, les Français ont donc tourné la page à une allure folle. Et si c’était pour retourner dans leurs mêmes travers ? Ceux de la division d’abord, dont la campagne électorale régionale fourmille d’exemples. La désunion de la gauche est équivalente à celle de la droite, les partis n’y retrouvent pas leur latin, pas plus le PS que Les Républicains. Celle de l’intolérance : on l’a vu ressurgir dès cette semaine, d’une gifle à une enfarinade, gestes, isolés voulons-nous croire, qui mêlent la violence et l’impuissance. Tout cela sur fond de radicalisation rampante, dont on distingue mal d’ailleurs les frontières, là encore, entre la gauche et la droite : ainsi l’enfarineur de Jean Luc Mélenchon se revendique-t-il d’une gauche jugeant
Mélenchon trop modéré, tandis que l’agresseur d’Emmanuel Macron se dit à la fois royaliste et « gilet jaune ».
À la terreur de la maladie, savamment distillée sur les médias et les réseaux sociaux, s’est substituée, diffusée en boucle par les mêmes supports, la peur de l’insécurité, dont les images, chaque jour, défilent sur les écrans. Terroristes, féminicides, dealers, bandes de banlieue, tout cela se confond dans nos têtes au point que, nous le savons déjà, les campagnes politiques qui viennent tournent et tourneront essentiellement autour de la violence.
À peine Gérald Darmanin demande aux préfets d’expulser en priorité les clandestins auteurs d’infractions que repartent polémiques et manifestations sur l’État policier ou, au contraire, l’État passoire.
Élection présidentielle, top départ.
« La désunion de la gauche est équivalente à celle de la droite. »