Monaco-Matin

Les « hip, hip, hip hourra ! » de Renaud Muselier à Marseille

- RÉGINE MEUNIER rmeunier@nicematin.fr

Renaud Muselier ne s’est pas privé d’une arrivée triomphant­e à son QG de campagne marseillai­s hier soir, une fois des résultats fiables tombés, le donnant largement en avance face à son adversaire RN, Thierry Mariani : 57 % pour le LR contre 43 % pour le RN.

Un premier comité d’accueil, composé d’élus et de militants l’attend au coin de la rue. Poing levé, grand sourire et pas décidé, il avance vers une barrière de journalist­es et de militants, notamment de jeunes, encartés ou pas chez Les Républicai­ns. Ils applaudiss­ent à tout-va et tentent de l’apercevoir entre les caméras, les appareils photo et les micros tendus. Le président sortant est très vite englouti par une marée humaine, chacun se bousculant, criant sa joie, « Muselier, Muselier, Muselier ! ».

Les remercieme­nts d’abord

Mais Renaud Muselier se tait et ne dévie pas de la trajectoir­e qu’il s’est fixée : direction son pupitre pour un discours (lire en pages précédente­s). Pupitre où s’affiche désormais « Notre Région d’abord. Renaud Muselier. Votre président. » Tandis que quelqu’un répète « Mettez les masques, mettez les masques », les premiers

Renaud Muselier a commencé la fête avec les élus et les militants une fois son discours prononcé.

mots du candidat victorieux sont pour ceux et celles qui ont voté pour lui. Ils sont aussi pour Jean-Laurent Félizia, candidat du Rassemblem­ent écologique et social, qui s’est désisté en sa faveur au lendemain du premier tour, pour Nicolas Sarkozy, Yann Arthus-Bertrand, Yannick Jadot, sans oublier Bernard Tapie et tous ceux qui lui ont permis de conserver la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, en faisant « cause commune face au péril de l’extrême droite ». Pas un mot, en revanche, sur les abstention­nistes.

« Capitaine courage »

Il s’en tient à son discours et sort rapidement, accompagné entre autres de la tête de liste varoise des régionales, François de Canson, pour rejoindre les militants. Des militants qui lâchent enfin : «Ona gagné, on a gagné ! »

À un journalist­e qui lui demande s’il est soulagé, Renaud Muselier répond du tac au tac, debout sur un muret : « Écoutez, on a gagné. C’est tout, maintenant on boit un coup. » Ce soir, le Républicai­n victorieux ne veut pas être contrarié par quoi que ce soit, et répète sa satisfacti­on que « le résultat de ce second tour a démenti tous les sondages et déjoué tous les pronostics. » Et voilà les « hip, hip, hip, hourra » qui prennent le relais.

François de Canson est aux anges : « C’est un magnifique résultat. Dans le Var, la campagne de terrain a payé. » Comme Renaud Muselier quelques instants auparavant, il souligne que « la campagne n’était pas nationale, mais régionale ». Ce à quoi Les Républicai­ns se sont tenus. « Maintenant, l’église est au centre du village. Les choses sont dites », poursuit François de Canson,

« Ne dites pas Paca, dites Région Sud »

Comme au soir du premier tour, Cyrielle, Arnaud et Tom, militants pro-Muselier qui passaient le bac cette année, sont euphorique­s. Dimanche dernier, ils attendaien­t que le président sortant trouve les mots pour les requinquer. A priori, ils les ont entendus, ces mots. Tom se dit « fier, content, prenez tous les mots qui parlent de joie ! » Arnaud aussi est heureux «devoirquel­a campagne de tractage a fonctionné. » Et Cyrielle d’ajouter : «On a porté notre candidat. Mais maintenant, il faut que tout le monde sache que la Région, c’est notre quotidien avec tous ses dispositif­s. » La nuit tombe. Le candidat sortant trinque d’un groupe à l’autre. Sa Région reste aux LR. Et le voilà déjà reprendre les uns et les autres dès qu’il entend le mot « Paca. » « Ne dites pas Paca, ce n’est pas beau. Région Sud, c’est mieux », recommence à militer Renaud Muselier, qui devrait installer la nouvelle assemblée régionale dans la semaine.

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(Photos Laurent Martinat)

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