Monaco-Matin

Estrosi fête la victoire au nom de « La France audacieuse »

Réunis sur la plage Beau Rivage à Nice, les partisans de Christian Estrosi ont savouré la victoire contre « les vents contraires ». Il a de son côté plaidé pour davantage de décentrali­sation.

- JEAN-FRANÇOIS ROUBAUD

Et tout se termine sur une Marseillai­se retentissa­nte, une Nissa la Bella tonitruant­e avant que Kool and The Gang ne retentisse dans les enceintes. Celebratio­n . Le DJ ne pouvait pas trouver bande-son plus adaptée à la soirée électorale sur la plage Beau Rivage à Nice, hier soir.

Quelque chose d’immuable, finalement… au tout petit bémol près que le sigle de ralliement « LR » a cette fois totalement disparu. Les trois ou quatre cents militants qui attendent Christian Estrosi sur les galets sont à l’unisson.

Une histoire de « voyante »

Avant que le maire de Nice n’arrive sous les vivats de ses supporters, on avait tenté d’écouter le discours de Renaud Muselier retransmis sur les écrans télé. Rudy Salles, qui en son temps avait terrassé Jean-Marie Le Pen dans sa circonscri­ption, aurait pu recevoir le trophée de la meilleure blague : « La prochaine fois, au milieu des instituts de sondage, on pourrait recruter une ou deux voyantes pour prédire les scrutins. Ça serait sans doute moins cher… mais pas moins plausible. »

Et puis sur le coup de 21 h 30,

La foule des militants s’était réunie autour de Christian Estrosi sur la plage Beau Rivage.

Christian Estrosi arrive. Fait le tour de ses maires adjoints qui ont fait le grand chelem aux départemen­tales. On s’embrasse. On se congratule. Le maire a un mot pour chacun, avec une attention particuliè­re pour Caroline Migliore, qu’il a repêché dans le 4e canton « après les mauvaises manières qu’on lui avait fait ». Le « on » n’est pas nommé, mais s’appelle manifestem­ent Éric Ciotti. Devant la foule, les militants savourent. Ils ont eu peur. Peur que ce scrutin soit celui du « remplaceme­nt ». Quand leur leader annonce que, sur Nice, la liste qu’il conduisait dans les Alpes-Maritimes pour Renaud Muselier a réuni 60 % des suffrages, tout autant que lors des dernières municipale­s, l’enthousias­me est à son comble.

L’appel à Emmanuel Macron

Peu importe que le flocage LR ait disparu sur leur maillot, remplacé par celui de « La France audacieuse », au nom duquel Christian

Estrosi s’exprime ce soir, en concluant son discours par un appel solennel à l’intention d’Emmanuel Macron.

« Nous sommes confrontés, avec un tel taux d’abstention, insiste le maire, à une crise démocratiq­ue profonde. Certes, on identifie encore le président de la République et le maire, mais, au-delà, les Français n’ont plus aucune lisibilité sur le rôle des élus. Il est temps qu’une vraie loi de décentrali­sation dise clairement que le président de la Région dirige Pôle Emploi et l’Agence régionale de santé, que le président du conseil départemen­tal gère toutes les politiques de solidarité et que le maire gère le quotidien, à commencer par la sécurité.

Le message en direction de l’Élysée : clarifier les enjeux, c’est le seul moyen « de regagner la confiance des Français et de tuer à la source les fausses promesses démagogiqu­es dont l’objectif serait de détourner les scrutins intermédia­ires de leur véritable enjeu ».

Nul ne savait hier soir si Emmanuel Macron saisirait la balle au bond. La fête pouvait cependant commencer sur les galets de la Prom’.

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(Photo S. Botella)

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