Monaco-Matin

Saint-Jean-Cap-Ferrat revisite le dadaïsme avec Ivan Suvanjieff

- DIDIER GAYRAUD

C’est un artiste atypique et multifacet­tes que le maire de Saint-Jean-Cap-Ferrat, JeanFranço­is Dieterich, vient d’accueillir à l’espace Namouna. En collaborat­ion avec l’associatio­n culturelle monégasque Aida et sa vice-présidente Calypso de Sigaldi, l’exposition, accessible jusqu’à ce mercredi, vaut le détour.

Première en Europe

L’événement met à l’honneur Ivan Suvanjieff. Il présente sa première exposition européenne en couleur intitulée Quanta Dada. Issu d’une famille originaire de Bulgarie, Ivan Suvanjieff vit à Detroit aux États-Unis, ville réputée pour ses usines automobile­s mais aussi pour sa scène musicale. En 1977, il fonde le groupe de punk-rock « The Ramrods » puis « The 27 ». Il devient, alors, éditeur associé du magazine de rock américain Creem magazine, écrit une biographie sur Iggy Pop and the Stooges. Ivan Suvanjieff exerce aussi ses talents en tant que photograph­e et cinéaste, il réalise notamment un film sur le Dalaï-Lama. En 1986, il réalise ses premières aquarelles qui seront exclusivem­ent en noir et blanc pendant douze ans. Parallèlem­ent, il fonde le magazine littéraire undergroun­d The New Censorship où il donne la parole aux

L’exposition « Quanta Dada » mettant en lumière le travail d’Ivan Suvanjieff, figure emblématiq­ue de la scène punk-rock des années -, est organisée ce mercredi à l’espace Namouna.

papes de la contre-culture américaine : Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghet­ti, Charles Bukowski ou le poète Andrei Codrescu.

 fois nommé au Prix Nobel de la paix

Il crée avec son épouse, Dawn, en 1994 la fondation « Peace Jam » pour contribuer à la paix dans le monde. Ce qui vaudra au couple d’être 17 fois nommé au Prix Nobel de la paix. Ivan Suvanjieff peut être considéré comme un dadaïste du XXIe siècle, l’homme qui a gardé son physique de rock star explique : « Le mouvement Dada est né au début du XXe siècle, remettant en cause les convention­s idéologiqu­es et esthétique­s. J’apprécie particuliè­rement l’un de ses protagonis­tes : Tristan Tzara. Dada correspond à ce que j’attends de l’art, à la fois intellectu­el mais ne se prenant pas au sérieux. Comme je signe mes tableaux au dos des toiles, lorsque j’expose dans une galerie, la personne chargée de poser les cadres me demande souvent dans quel sens elle doit les mettre. Je lui précise que c’est à elle de décider. Il en est de même pour ceux qui achètent mes oeuvres, qui suisje pour leur dire dans quel sens le tableau doit-il être placé ? ». Au cours de l’inaugurati­on de l’exposition, Ivan Suvanjieff a très aimablemen­t offert l’une de ses toiles à la commune de Saint Jean Cap Ferrat, elle sera exposée dans son futur musée.

Espace Namouna 6, avenue Denis Séméria jusqu’à ce mercredi. Tous les jours de 13 h à 19 h. Entrée libre.

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(Photo D. G.)

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