Les campings ont la cote
Au 3e rang en France pour le nombre d’emplacements, la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur avait souffert l’été dernier à cause de la pandémie. Elle bénéficie cette année de l’effet inverse, du fait des restrictions de voyage à l’étranger.
Avec la disparition de quelque 900 campings en dix ans, on pourrait croire le secteur en crise. Pas en région Sud ProvenceAlpes-Côte d’Azur qui, avec près de 700 campings, occupe la troisième marche du podium pour le nombre d’emplacements. Le secteur a néanmoins été durement frappé la saison passée. De l’histoire ancienne, veut croire Michel Nore, le président de la fédération départementale de l’hôtellerie de plein air du Var. Lui-même à la tête d’une dizaine de campings dans la région, il assiste avec soulagement au retour en force de la clientèle. « Pour l’instant, on réalise une très bonne saison, équivalente à celle de 2019. Voire meilleure. Jusqu’à la fin du mois, les deux tiers des campings varois affichent complet. Et le tiers restant a un taux de remplissage de80%» , se réjouit-il.
Le retour de la clientèle française
Il se veut toutefois prudent. Car une aggravation de la situation sanitaire pourrait tout remettre en question. Mais pour l’heure, les mesures mises en place n’ont eu aucune incidence sur les réservations. « S’il reste en l’état, le protocole sanitaire en vigueur dans les campings n’est pas trop contraignant à gérer », confirme Marie-Claire Gailledrat, propriétaire du camping du « Mas de Pierredon », à Sanary. Si la saison s’annonce prometteuse, c’est avant tout grâce à la clientèle française. Une bonne surprise pour les professionnels. La preuve surtout qu’ils ont eu raison d’investir et de faire monter en gamme leurs établissements. « La clientèle française avait tourné le dos aux campings nationaux, leur préférant les grands complexes hôteliers du Maghreb ou des îles espagnoles. Avec la crise sanitaire et les difficultés de déplacement, quelque six millions de Français ont renoncé à partir à l’étranger, et se sont rendu compte que l’hôtellerie de plein air pouvait proposer les mêmes prestations que des hôtels 4 et 5 étoiles », explique Michel Nore. Avec même des avantages supplémentaires, à ses yeux : « Aller au camping, un espace sécurisé, c’est un soulagement pour les parents et plus de liberté pour les enfants. »
Des équipements haut de gamme
Parc aquatique, terrains de jeu multisports, luxueux mobil-homes équipés de jacuzzi… les campings du XXIe siècle n’ont plus grand-chose à voir avec ceux ouverts après 1936, dans la foulée de l’instauration des congés payés. On peut le regretter. Pour Michel Nore, cette montée en gamme, initiée il y a une grosse dizaine d’années déjà, était « nécessaire pour rentabiliser les campings ». Mais elle répond aussi à une demande de la clientèle. Pour preuve, les chalets à 800 ou 900 euros la nuit que l’on trouve dans certains campings du golfe de Saint-Tropez n’ont aucun mal à être loués. «Leluxeest prisé par la clientèle », assure Michel Nore. « C’est aussi la surface de l’emplacement qui fait la qualité de l’hébergement », glisse Vincent Gailledrat, président de la Fédération régionale de l’hôtellerie de plein air Paca, qui milite contre une trop grande densification des campings.