« Je suis stigmatisée »
Hier, ils était six à manifester à Aix-en-Provence. Carla* habite à Monaco, travaille dans la culture et n’est pas vaccinée. Et alors que Sophie du CHPG ne ressent «pas de pression au sein du travail», Carla, elle, se dit «stigmatisée». «Il y a une violence latente. Quasiment tous mes collègues sont vaccinés. Je vais devoir faire un test tous les / jours à la rentrée parce que je travaille avec des collègues qui ne peuvent pas porter le masque». Pourtant, ses propos sont pondérés, ré- fléchis au point qu’elle af- firme : «J’accepterais volontiers de changer de position sur le vaccin comme sur le pass sanitaire si j’avais une information précise, fiable, cohérente.»
Dans les rues d’Aix-enProvence, Carla a apprécié qu’il y ait « toutes les générations, sans étiquette politique, pour dire «non» au pass sanitaire.» Elle explique ses craintes : « Ce qui me fait peur, c’est que les gouvernements obligent les enfants. Je trouverai des solutions pour mon enfant scolarisé à Monaco, même s’il faut constituer des groupes pour les faire travailler à la maison.»
Carla affirme n’être ni complotiste, ni vaccinosceptique. Elle n’a pas fait non plus du pass sanitaire un combat personnel. «Je suis lasse d’entendre parler que de la covid et d’être moi-même sans cesse obligée de ne parler que de cela, ne serait-ce que pour expliquer ma démarche. C’est fatiguant. Je sais qu’il y a énormément de gens qui sont contre le pass sanitaire et qui sont comme pris de court au milieu de l’été. Ça va très vite. » * Le prénom a été modifié à la demande de l’interviewée.