« Les visites aux patients sont déjà interdites sans pass »
« Ce n’est pas une question d’être pro ou anti-vaccin. Ce que je dénonce aujourd’hui, c’est le pass sanitaire. »
Sophie* travaille comme soignante au Centre Hospitalier Princesse-Grace depuis plus de dix ans. Elle a manifesté avec son mari à Paris, de l’École militaire jusqu’à République. Le projet de loi déposé par le gouvernement, elle en a commencé la lecture puis s’est vite arrêtée ; pour se «protéger» et ne pas gâcher ses congés bien mérités. «Làoùje travaille, il y a, depuis plus d’un mois, des panneaux signés par la cadre de mon service qui expliquent qu’aucune visite n’est autorisée sans vaccin ou test. Les visites aux malades sont donc déjà interdites sans pass. Comment expliquez-vous à un père ou une mère qu’il ou elle ne peut pas se rendre au chevet de son enfant souffrant ? Et de quel droit je vais, moi, demander un pass sanitaire ? Je ne suis pas policier. »
Sophie est anti-pass et elle n’est pas vaccinée contre la covid-. « Nous sommes tous très surveillés d’un point de vue médical. Les soignants ont les carnets vaccinaux les plus remplis. C’est donc la preuve que nous ne sommes pas des anti-vax. Mais je refuse de recevoir un vaccin qui n’est pas abouti au niveau des cycles d’étude. La phase n’est
pas faite. »
Dans un milieu professionnel où « covid » doit être le mot le plus prononcé des salariés, Sophie note toutefois qu’elle ne ressent « pas jusqu’à présent de chasse aux «anti» entre collègues ». Mais la rentrée risque d’être plus tendue... * Le prénom a été modifié à la demande de l’interviewée.