Méfiez vous des bains de mer !
Les bains de mer ne sont pas pratique courante au XIXème siècle. On s’en méfie même. Voir le Journal de Monaco du 12 juillet 1881 : « Le nombre toujours croissant des voies de communication, la facilité, la rapidité avec lesquelles on exécute maintenant des voyages autrefois longs et difficiles, ont, depuis quelques années, rendu les bains de mer d’un usage général. Cet état de choses, qui semblait d’abord ne devoir procurer que des avantages, n’a pas tardé à devenir une source de dangers.
Beaucoup de personnes vont aujourd’hui aux bains de mer, comme elles vont à la promenade, sans se préoccuper de savoir si ces bains conviennent ou non à leur constitution, sans souvent même demander à leur médecin si ces bains leur sont ou ne leur sont pas salutaires. Le besoin de s’amuser, un désir incessant de distractions toujours nouvelles sont bien souvent les seules raisons qu’on donne pour s’y rendre. Les motifs les plus futiles, des raisons de voisinage ou de société suffisent même pour déterminer le choix que l’on fait de telle ou telle plage, et l’on voit les baigneurs insoucieux aller indifféremment vers une plage plutôt que vers une autre, comme si ces bains, si différents entre eux par le climat et par la nature de la plage, jouissaient des mêmes propriétés. Il n’y a pas de médecin qui ne puisse voir chaque année, dans sa clientèle, des faits déplorables être la conséquence de cette manière d’agir. Les bains de mer constituent un agent thérapeutique beaucoup trop énergique pour qu’on laisse le malade seul libre d’en régler l’emploi. »