La mobilisation anti-pass gonflée à bloc
Environ 10 000 manifestants selon la police, 22 000 selon les organisateurs, à Nice, hier. Le cortège de l’après-midi, avec Francis Lalanne, a tenu bon jusqu’à la tombée de la nuit…
P «asse-nazitaire, non merci », « droit de résistance à l’oppression », «mon corps, mon choix », « non à la soumission »… Hier, Nice tout entière, a vibré, au – gros – son de la mobilisation anti-pass sanitaire. Et la grogne est montée de plusieurs crans depuis le week-end dernier, après la décision du Conseil constitutionnel tombée jeudi : environ 10 000 personnes, selon la police, ont battu le pavé. Plus du double, selon certains participants qui distribuaient des petits autocollants pour le comptage. « On a donné 22 000 gommettes », assurent-ils. 22 000 gommettes : 22 000 manifestants ! Crédible ?
Pas pour « Debout la France ». Sur son compte Twitter, le porte-parole niçois du parti de Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Marc Chipot, balance : « Près de 60 000 personnes selon les cadres de DLF [y] participant. Même si on coupe la poire en deux, ça fait quand même beaucoup pour un mois d’août. »
« Loi scélérate »
« Beaucoup », c’est ce que pense Axel qui se pâme sous le char de Francis Lalanne (lire ci-dessous). « Ils ont passé leur loi scélérate en plein été pensant qu’on allait laisser faire. Mais on est là et bien là, et le mouvement va grandir encore », hurle le manifestant sans quitter des yeux son idole.
Sous bonne garde policière, le cortège de l’après-midi a filé par l’avenue Felix-Faure, puis après une courte halte sur la place Masséna, a entamé la montée de l’avenue
Jean-Médecin, pour tourner à la gare Thiers, direction Gambetta… avant une arrivée tonitruante sur la promenade des Anglais. « On n’est pas anti-vax ! Seulement contre le pass sanitaire », jure une manifestante. Dans le rassemblement, c’est effectivement le message prédominant. « Et on n’y peut rien s’il y a quelques mabouls qui vont vous raconter que c’est Bill Gates qui va activer la 5G pour nous surveiller », s’agace une mère de famille. « Moi, je veux pas qu’on m’oblige à toucher à mes enfants, qu’on ne me force pas à leur mettre une muselière, qu’on ne me force pas à leur injecter un vaccin sur lequel on n’a aucun recul », lance-t-elle encore avant d’entonner à tue-tête : « Macron, démission ! »
« Tous à la mairie »
Sur la Prom’, alors que le cortège occupe les deux chaussées, le mot d’ordre est donné : « Tous à la mairie, Estrosi collabo de Macron. » Mais les forces de l’ordre avaient prévu le coup. Et les milliers de personnes qui ont afflué au pied de l’hôtel de Ville ont trouvé grillages et policiers en force. Un noyau dur, formé par quelques Identitaires passablement énervés, a tenté la provoc’, alors que le reste de la manif’ continuait sa route vers Saleya et la préfecture. Ils ont fini par tourner les talons… Alors que Lalanne, encore lui, toujours sur sa carriole, saluait les gens comme on salue des sujets.