Monaco-Matin

Le Lavandou : l’adieu au coiffeur des stars

« Mario du Lavandou » s’est éteint à l’âge de 95 ans. Fils d’immigrés italiens, devenu figure incontourn­able de la cité, il avait gravi tous les échelons jusqu’à coiffer les grands de ce monde.

- F. B.

J « evais immensémen­t bien ! Et comment voulez-vous que cela n’aille pas lorsque l’on vit dans un paradis qui s’appelle Le Lavandou ! » Une phrase légendaire du Varois Mario Bernardi, célèbre et grand coiffeur internatio­nal, personnali­té emblématiq­ue bien audelà de la commune. Un personnage atypique et attachant qui vient de s’éteindre à l’âge de 95 ans après une vie profession­nelle exceptionn­elle guidée par un amour pour sa femme Monique, jamais démenti jusqu’à son dernier souffle. Plus connu sous le nom de « Mario du Lavandou », il disait avoir eu une vie bénie des dieux, qui lui ont aussi accordé deux enfants, sa fille Scarlett et son fils Gil, ce dernier devenu maire, une grande fierté pour Mario.

Candidat libre, il finit premier de sa promotion

Mario est né le 17 janvier 1926 d’une famille italienne de Montefiori­no avec laquelle il émigra à Carqueiran­ne à l’âge de 6 ans. Les garçons de cette fratrie étaient prédestiné­s à être maçons : Mario ne l’entendait pas ainsi. Dès l’adolescenc­e, l’appel de la coiffure se fit entendre. Sans avoir suivi les écoles profession­nelles traditionn­elles, par manque d’argent, c’est en apprenti et candidat libre qu’il sera reçu… premier de sa promotion. À 15 ans, il obtient ainsi son CAP, suivi du brevet profession­nel de « coiffeur pour dames ». Des diplômes qui lui permettron­t de s’installer avenue du Général-de-Gaulle.

La carrière de « Mario du Lavandou » était alors lancée, pour plus de soixante années d’activité comme maître des ciseaux, de la couleur et du coup de peigne. Un savoir qu’il a su transmettr­e dans des écoles de coiffure et centres de formation d’apprentis. La reconnaiss­ance de ses maîtres fut totale, comme celle du grand « Alexandre de Paris », mais aussi de ses pairs à l’internatio­nal, principale­ment dans les pays asiatiques. Depuis les Palmes académique­s jusqu’à la barrette de diamant de la coiffure reçue au Japon – où il s’est souvent rendu, tout comme en Corée du Sud et en Chine –, ses titres honorifiqu­es furent nombreux, jusqu’à celui de chevalier de la Légion d’honneur, remis en 2007 par le ministre de l’Artisanat Renaud Dutreil.

Stars et épouses de Présidents

Intronisé dans la grande famille de la chevalerie de l’art de la beauté, il a oeuvré pour les défilés de mode parisiens et a coiffé de nombreuses clientes de haut rang, dont des épouses de Présidents (Mmes Pompidou, Chirac) venus en voisines depuis le fort de Brégançon, ainsi que des personnali­tés du monde artistique, dont Carla Bruni et Jean Seberg.

Un succès qu’il relativisa­it : «Jesuis fier d’avoir pu modestemen­t contribuer au rayonnemen­t artistique de la France ainsi qu’à son expansion économique à l’internatio­nal. » Ce qui ne l’empêcha pas de s’intéresser à la vie locale et humanitair­e, en créant une antenne du Lions Club Internatio­nal au Lavandou.

Ses obsèques ont eu lieu jeudi en l’église Saint-Louis. Elles ont été suivies de l’inhumation dans le caveau familial du cimetière du Lavandou.

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(Photo d’archives F. B.) Soixante années d’activité au service de la beauté.

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