Monaco-Matin

Le défi d’une nouvelle rentrée sous le sceau de la Covid

Le gouverneme­nt a préparé une série de mesures sanitaires pour la rentrée scolaire du 2 septembre, que les syndicats jugent parfois insuffisan­tes.

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Fermer le moins possible de classes et préserver la scolarité des élèves : le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a présenté hier la rentrée de l’année 2021-2022, une nouvelle fois chamboulée par la Covid-19, en l’espérant « la plus normale possible ».

Quel protocole pour la rentrée ?

Le gouverneme­nt a retenu le protocole sanitaire de « niveau 2 » (sur 4) permettant à tous les élèves de retourner en classe. À partir de l’école élémentair­e, ils devront porter un masque à l’intérieur. Les établissem­ents devront également renforcer l’aération des locaux.

Des mesures insuffisan­tes face à la circulatio­n du variant Delta, estiment toutefois des syndicats d’enseignant­s, qui souhaitent un renforceme­nt du protocole.

« Nous redoutons que les mesures ne soient pas suffisamme­nt prudentes, notamment sur la restaurati­on scolaire », précise Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. Le syndicat propose que les enfants déjeunent toujours à la même place à la cantine afin de faciliter l’identifica­tion des éventuels cas contacts. Les syndicats dénoncent également le manque d’équipement­s pour maîtriser la qualité de l’air dans les écoles.

Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer souhaite « généralise­r » les capteurs de CO2 et affirme que le ministère peut aider les collectivi­tés locales à investir dans ces outils. « Le plus important, c’est d’aller ouvrir les fenêtres le plus souvent possible », a-t-il toutefois rappelé hier lors d’une conférence de presse.

Les élèves seront-ils testés ?

Pour éviter l’apparition de foyers de contaminat­ion dans le milieu scolaire, le gouverneme­nt prévoit de poursuivre sa campagne de dépistage, avec quelques ajustement­s. « Dans le primaire, nous gardons une stratégie de dépistage massif avec un objectif de 600 000 tests salivaires hebdomadai­res », a indiqué M. Blanquer.

Ces tests se heurtent toutefois aux réticences des familles. « Il faudrait mener une campagne de communicat­ion pour que les parents puissent comprendre la nécessité de faire réaliser ce genre de tests car l’an dernier, le taux d’acceptatio­n n’avait atteint que 60 % », relève Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU.

Dans le secondaire, le gouverneme­nt compte adopter une « stratégie de ciblage » pour proposer les autotests aux collégiens et lycéens dans les zones de circulatio­n active du virus. Deux autotests par semaine seront aussi distribués aux personnels.

Comment s’organisera la vaccinatio­n ?

Nouveauté cette année : les collèges et lycées vont contribuer dès la rentrée à la campagne de vaccinatio­n, ouverte aux plus de 12 ans. Le gouverneme­nt prévoit d’envoyer des « équipes mobiles » dans certains établissem­ents et de transporte­r des groupes d’élèves volontaire­s vers les centres de vaccinatio­n. Au niveau national, 57 % des 12-17 ans ont déjà reçu au moins une dose de vaccin.

« C’est intéressan­t de vacciner en milieu scolaire, notamment pour les familles éloignées des centres de vaccinatio­n, mais il faut absolument que ces opérations soient anticipées pour leur bon déroulemen­t », souligne Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.

Pour le premier syndicat du secondaire, de nombreuses questions restent encore sans réponse. «Qui va recueillir les consenteme­nts des familles ? Qui va encadrer les élèves ? »

Concernant les enseignant­s, 89 % d’entre eux sont en passe d’avoir un schéma vaccinal complet, a indiqué hier M. Blanquer.

Quelles règles en cas de contaminat­ion ?

Dans le primaire – les enfants n’y ont pas l’âge d’être vaccinés – la règle reste la fermeture de toute la classe pour sept jours en cas de contaminat­ion. Une mesure réclamée par les syndicats.

Dans les collèges et lycées, lorsqu’un cas est détecté dans une classe, seuls les cas contacts nonvacciné­s devront s’isoler une semaine.

Si un élève est identifié comme cas contact, l’établissem­ent contactera ses parents, qui pourront faire une attestatio­n indiquant son statut vaccinal afin qu’il puisse retourner en classe.

« La vérificati­on du statut vaccinal via une attestatio­n des parents est délirante », déplore le Snalc. «Onne peut pas fonctionne­r ainsi et on a l’expérience de l’an dernier sur le fait que certains parents (minoritair­es) ne déclarent pas la vérité », avertit le syndicat du secondaire.

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(Photo archives Dylan Meiffret) « Le plus important, c’est d’aller ouvrir les fenêtres le plus souvent possible », a insisté Jean-Michel Blanquer.

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