Monaco-Matin

À Roquebrune-Cap-Martin, un beau-père violent en sursis

- CH. P. chperrin@nicematin.fr

La fondation Acte Pélican a pris Rémy sous son aile. (*)

Rémy, 12 ans, a été un enfant battu, notamment en 2019 par Mike, son beau-père, à Roquebrune-Cap-Martin.

« C’est un enfant à la fois très mature et très sensible » ,témoigne une représenta­nte de la fondation devant le tribunal correction­nel chargé de juger Mike. « Aujourd’hui, Remy tient à faire savoir à Monsieur qu’il n’a plus peur de lui », selon l’administra­teur ad hoc. L’enfant a été confié à ses grands-parents maternels qui l’élèvent. À la barre, Mike, sans emploi, 31 ans, comparaît pour « des violences suivies d’incapacité de plus de huit jours par personne ayant autorité sur la victime ». Silhouette massive, le suspect s’exprime avec aisance. Il a tenté depuis le début de l’audience de minimiser ses gestes.

Bras abîmé, main cassée, poignet foulé

Tout en admettant un comporteme­nt inadapté : «Jereconnai­s mes torts. Je ne me suis pas conduit comme un adulte. [...] On avait une vraie complicité et nos jeux ont dégénéré. » Des jeux «virils », censés endurcir l’enfant.

Bilan : un bras abîmé, une main cassée, un poignet foulé… Et un enfant qui finit par se confier à un agent de l’école intrigué par la tristesse et la peur de l’élève dès qu’un adulte l’approchait. Le parquet a reçu le signalemen­t et a piloté une enquête. Les soupçons de maltraitan­ce ont été confirmés.

Mike évoqué à demi-mot un complot de son beau-père qui ne l’aime pas. Me Romain Guérinot, partie civile réagit : « Ce n’est pas le grand-père de Rémy qui a donné l’alerte mais un agent de l’Education nationale. » Le procureur Léopold Mendes souligne que « l’enfant vivait chez lui dans un climat d’insécurité », que le rôle du père, qui est de protéger, éduquer, n’a pas été rempli. Il requiert deux ans de prison avec sursis. Le ministère public reste mesuré. Sans doute parce que le contexte familial est dramatique. Mike et son épouse ont perdu leur autre enfant en bas âge après dixhuit mois de combat contre le cancer. Défendu par Me Bracco, Mike a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et deux années probatoire. Il devra suivre des soins, justifier d’un travail ou d’une formation, indemniser sa victime qu’il a l’interdicti­on d’approcher.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco