« Le sport doit vite reprendre »
Christophe Galtier s’est exprimé pour la première fois depuis les incidents contre l’OM, hier en conférence de presse. Fier de ses joueurs, il n’a pas voulu accabler les Marseillais non plus.
Le comportement de ses joueurs contre l’OM
« Ils ont eu la bonne attitude et ce n'était pas évident. Je les ai félicités quand j'ai fait le débriefing du match. J’ai apprécié leur comportement solidaire et responsable. J'ai fait en sorte de maintenir le groupe concentré sur la compétition, on est resté seulement sur le contenu du match avec mon staff. On a revu ce qu’on avait fait de bien, de moins bien. J’ai insisté sur la différence entre la fin de notre première période et la première demi-heure en seconde période. J’ai dit aux joueurs qu'ils avaient gagné ce match sur le terrain et qu'après, entre tout ce qui se dit et s'écrit, je leur ai demandé de ne pas envenimer la situation. Que ce soit dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les instances vont trancher après avoir mené leur enquête. Il faut laisser faire les instances. »
Son litige avec David Friio, le directeur technique de l’OM
« J'ai vu, lu et entendu. La commission de discipline travaille sur l'ensemble des événements, il faut la laisser faire. C’est à la personne que j'aurais soi-disant agressée qu’il faut poser la question. Ma version des faits ? Ce n’est pas la mienne, c’est la version. Et elle est simple : je connais David Friio, je n’ai pas travaillé avec lui mais on s'est croisé à Saint-Etienne. Je lui ai demandé de faire rentrer tout le monde dans les vestiaires et je l'ai pris par le cou pour rentrer. Il n’y avait aucune intention d'agresser David Friio. Ce que je sais, c'est qu'une minute après, on parlait ensemble dans le couloir du stade avec David. Avec les zooms, la pause au bon moment, ça devient une gifle ou un coup de poing. Mais je ne rentre pas dans le travail que doit faire la commission de discipline. »
Le coup de poing de Pablo Fernandez donné à un supporter
« (Il réfléchit de longues secondes avant de répondre à la question) Le geste, tout le monde l'a vu. Mais si c'était mon adjoint, je ferais tout pour le défendre et lui trouver des circonstances atténuantes. Je pense que Jorge Sampaoli devrait faire la même chose. Je le défendrais. Je n’ai pas à commenter le devoir d’exemple. Je trouve que quand il y a un mouvement de cette sorte, il peut y avoir souvent un manque de maîtrise et une mauvaise analyse que l’on regrette après coup. Le foot doit rester du spectacle. La LFP demande l’aide de l’Etat ? Le sport doit vite reprendre. Les sanctions tomberont après enquête, mais on ne peut pas sanctionner de manière radicale. Il y a des gens qui font des atrocités sur terre, qui sont défendus pour des choses bien plus graves. Lui le premier, en tant qu'éducateur, il doit évidemment se sentir mal de ne pas avoir su se maîtriser. »
Son avis sur le résultat du derby
« Je trouve que c'est normal que les commissions de discipline et des compétitions prennent le temps de l'instruction pour tout analyser et entériner le résultat du match. Si je pense que Nice doit avoir match gagné ? (Il réfléchit) Oui, sur le terrain, mes joueurs l'ont emporté. Il y a la réalité sportive d’un côté et les sanctions disciplinaires de l’autre. »
Le huis clos contre Bordeaux
« C’est une décision à accepter en tant que telle. C'est sévère pour tous les autres supporters qui étaient au stade, mais il s’est passé ce qu’il s’est passé et c'est une sanction qu'il faut accepter. Il vaut mieux jouer avec du public, on l'a réclamé pendant 18 mois parce qu'on était en manque. On jouait dans des stades vides pour des raisons sanitaires, là ce sera pour des raisons disciplinaires. C’est une configuration dans laquelle les joueurs ont pris la mesure, ça va moins les surprendre que s'il n'y avait pas eu la crise sanitaire. »
L’adversaire bordelais
« On peut être marqué par ce qu'il s'est passé, mais il faut regarder devant. Il y a un championnat à faire, on est compétiteur. Il faut vite se projeter sur la réception de Bordeaux, qui a un schéma de jeu précis, un nouvel entraîneur international. J’ai vu une grande progression depuis leur premier match (0-2 contre Clermont). Ils ont eu une belle réaction à Marseille (2-2), je les ai trouvés bons en seconde période à Angers (1-1). Mon homologue a utilisé un 3-5-2 avec des projections dans les couloirs, un bloc équipe très compact. C’est une équipe en progrès. Nous sommes sur une bonne dynamique à développer jusqu'au break international. Nous serions dans un bilan très positif en cas de victoire samedi. »
Le retour de Calvin Stengs dans le groupe
« Il a pris beaucoup de retard à cause de sa blessure, il n’avait pas pu jouer le dernier match de préparation. Ça fait pas mal de semaines à l’écart, il n’est pas dans une forme optimale sur le plan physique. Est-ce qu’il peut jouer ? Oui. Tout le match ? Je ne pense pas. Mais il a certains repères : est-ce qu’il sera capable de démarrer ou être un bon entrant ? Il connaît très bien le poste occupé actuellement par Hicham (milieu droit), et j'en suis très satisfait. C’est bien d'avoir deux bons joueurs à ce poste-là. »
Le mercato
« Le départ de Thuram ? Je ne suis pas au courant de sa décision. Il s'entraîne très sérieusement, il me semble joyeux. Il reste cinq jours d'ici la fin du mercato, c'est une éternité. L’arrivée de Delort ? On entend beaucoup de choses, il se passe d'autres choses. Vous parliez de Delort récemment, un autre nom est sorti ce matin (hier, celui de l’attaquant lyonnais Islam Slimani Ndlr). Il y a ce que vous croyez acquis qui s’éloigne, ce que vous pensez s'éloigner qui se rapproche... C’est la réalité du mercato. On entend beaucoup de choses à cinq jours de la fin, alors imaginez dans les dernières 48 heures ! Le club travaille pour avoir un effectif plus étoffé dans le secteur offensif, il peut y avoir des arrivées mais aussi des départs. Le club travaille dans ce sens. »