Frédéric Gioria : « Christophe fait appel aux jeunes »
Aujourd’hui, on est sur un projet où on doit rehausser le niveau. Notre exigence est de monter de plusieurs crans. » L’ambitieux Manu Pirès, directeur du centre de formation de Nice, n’a qu’une envie : fournir des joueurs de qualité à l’équipe professionnelle.
« Pour cela, il faut avoir dans le recrutement les meilleurs jeunes en France. Pour le moment, on ne les a pas encore mais on a de très bons éléments que l’on souhaite développer », confie-t-il. Afin d’y parvenir, le Gym veut réunir un maximum de talents pour faire jouer la concurrence à chaque poste, de la Nationale 3 aux moins de 10 ans.
« Commencer le plus tôt possible »
Former dès le plus jeune âge, « c’est fondamental » pour Manu Pirès. « Aujourd’hui, on n’a pas forcément dans notre département le plus gros vivier du football français. On se doit d’inculquer l’identité et la philosophie de l’OGCN, le plus tôt possible, avec nos principes », développe-t-il. La structure azuréenne se doit, au même titre que les grands clubs de la région, de posséder de très bonnes équipes dès les premières catégories. Mais comment être attractif chez les ados ? « L’argent a toujours été un moteur pour recruter les meilleurs jeunes », admet l’homme chargé de la formation. Mais ce n’est pas sa méthode. Il explique que le Gym « n’est pas forcément là-dedans et ne veut pas surenchérir pour avoir ces joueurs ».
Le développement mental
« La technique se développe, la tactique s’apprend avec différents coachs, mais le mental est la qualité dominante. » Après plus de 30 ans dans le foot pro, Manu Pirès en est venu à cette conclusion. En utilisant l’identité forte dégagée par le club et en exploitant les caractères forts, « le gros du travail consiste à affiner l’intelligence du joueur, la façon qu’il a de résoudre des problèmes rapidement, puis ses sens cognitifs. »
Le formateur des Aiglons donne beaucoup d’importance aux préparateurs mentaux. Tout ce staff doit creuser au-delà du football : «Les parents aussi inculquent une mentalité à leur enfant. Il ne faut pas le dévaloriser ni le mettre dans une position trop idéaliste, car le monde du foot est cruel. On cherche également à comprendre la société d’aujourd’hui. On a l’impression que nos jeunes joueurs veulent réussir sans s’y mettre à fond. On passe beaucoup de temps en dehors du terrain. C’est facile d’entraîner des joueurs. »
Les premiers pas
Afin de parfaire leur développement, les plus prometteurs prennent part aux entraînements de l’équipe première, sous le regard de Frédéric Gioria, ‘‘Talent Manager’’ et adjoint de Christophe Galtier. Sa mission est d’accompagner les gros potentiels en post-formation. Au club depuis 2012, le technicien constate l’importance pour un jeune de monter chez les A, même si ça n’est qu’une étape. « Cela ne doit jamais être une fin en soi. Au contraire, ça doit devenir une motivation supplémentaire pour travailler encore plus. Bien que l’exigence soit au coeur de notre politique de formation, ce qui est demandé aux joueurs professionnels est encore bien supérieur. Cela accélère donc forcément leur progression », conclut-il.
Ancien joueur aujourd’hui dans le staff, l’emblématique Frédéric Gioria a été l’adjoint de Claude Puel, Lucien Favre, Patrick Vieira, Adrian Ursea puis Christophe Galtier. Il constate la confiance du nouvel entraîneur envers les jeunes du centre de formation. « On le voit depuis le début de la préparation estivale, Christophe a fait appel à beaucoup de jeunes joueurs du centre. Cela a parfois répondu à des besoins que nous avions, car des professionnels étaient blessés ou pas encore arrivés. Mais d’autres sont amenés à rester durablement avec nous. L’exemple d’Evann Guessand est sans doute le plus parlant puisqu’aujourd’hui, il a prolongé son contrat avec nous. Nice et Christophe croient en lui. D’autres, comme Smith et Louchet, s’entraînent chaque jour avec nous et Smith a d’ailleurs fait partie du groupe pour le déplacement à Lille. »