Christophe Ragnoni, son diamant est éternel
À Mougins, l’ancien installateur de salles de bains a créé l’atelier de sa reconversion : des bijoux avec diamant, Manipura, dont l’esthétique éclat reflète aussi une lumière intérieure.
Autrefois, il concevait et installait des baignoires, lavabos, vasques stylées… Jusqu’à fermer le robinet, parce qu’il avait le sentiment qu’il n’y avait plus rien à en tirer.
« J’ai monté ma boîte à 21 ans et à 35, je n’arrivais plus à trouver la motivation nécessaire pour continuer. Il me manquait quelque chose, et j’avais la sensation de devoir me réinventer », sourit Christophe Ragnoni. Aujourd’hui, le voilà qui dessine des bijoux, et à partir d’un bloc de résine, conçoit les ornements diamantaires sortis et sertis de son imaginaire. Quelle reconversion ! « Ah, j’ai vraiment un parcours atypique », s’amuse l’intéressé, ancien élève brillant promis à des études de médecine... avant de tout arrêter au bout de la première année ! « J’ai senti que je ne m’engageais pas dans la bonne voie pour moi, et j’ai préféré passer un CAP d’installation sanitaire. » Déjà un peu bricoleur, Christophe se découvre une aisance dans le labeur manuel, et devient l’artisan de sa propre destinée en fondant sa société. Son nouveau métier de joaillier tient moins de la remise en question que d’une nécessaire évolution.
« Quand j’ai stoppé les salles de bains, j’ai expérimenté plein de choses pendant deux ans, avec la coach de vie Giorgia Sanfiori. »
Une formation « diamant » à l’Institut national de gemmologie, à Paris, affine et polit son choix.
« C’est très pointu. Rien ne ressemble plus à un diamant qu’un autre diamant, mais il faut savoir les différencier et évaluer précisément leur valeur. »
Atelier comme un écrin
Il aurait pu se contenter de vendre des pierres. Mais son goût de l’artisanat et son désir de créativité sont revenus au galop. Florine Paris, à la haute école de joaillerie, a alors pris Christophe sous son aile pour le former à fabriquer, « alors que les autres joailliers se gardaient bien de m’enseigner ».
Le résultat est là. Au 17, rue Honoré-Henry, au coeur de Mougins village, Christophe a installé son atelier du bijou, comme un diamant dans son écrin.
« Je ne voulais pas m’implanter à Cannes, encore moins sur la Croisette, car j’ai senti que ça ne correspondait pas à ma philosophie [voir encadré] », souligne-t-il.
« Ici, je vends des pierres, je propose des montages, mais je rencontre aussi des gens, dans un contact simple, et surtout, j’expose mes bébés, ma propre collection Manipura. »
Dans sa boutique, qu’il a totalement aménagée de ses mains, ses pièces ne pouvaient trouver meilleure exposition, même s’il doit encore se faire connaître. Et au milieu, coule une rivière... de diamants ?