Daniel Bayol : « On me prenait pour un écolo fou »
Daniel Bayol a démarré dans le « conventionnel » en 1995, d’abord au Muy puis à La Garde-Freinet. «Durant 12 ans, j’ai conçu des villas, essentiellement pour des étrangers nantis. Jusqu’au jour où je me suis aperçu que l’environnement partait en vrille. Je me suis alors intéressé aux énergies renouvelables et aux matériaux biosourcés. J’ai découvert le béton de chanvre à l’été 2007 lors d’une visite à l’Ecocentre du Périgord. C’est là que j’ai réappris tout le métier ; à ce moment-là, avec mon épouse, nous avons tout quitté pour la Dordogne. On me prenait pour un écolo fou ! » Le bureau d’études DB chanvre est ainsi né en 2009. Mais, le mal du pays et de la famille aidant, le couple s’installe à Vidauban en 2015 où il réalise sa maison bioclimatique. Au début de la décennie 2010, la feuille est blanche. « Il était nécessaire de créer et de professionnaliser la filière. Pour notre maison, il a fallu faire venir une machine de Bretagne pour projeter le béton de chanvre. » Ainsi, Daniel endosse-t-il sa salopette de formateur : il va permettre à des professionnels du bâtiment ou cabinets d’études d’obtenir une garantie décennale spécifique, issue de « règles professionnelles en technique courante », validées par l’Agence Qualité Construction (AQC) et la Commission Prévention Produit.
« Via l’Ecole nationale du chanvre de Mende (Lozère) j’ai soutenu une entreprise de Pégomas qui possède depuis 3 ans une machine à projeter le béton de chanvre « massique ». Une première en Paca. Même chose pour une société marseillaise qui en possède une plus petite pour les doublages et enduits. Les deux sociétés sont connectées et établissent des synergies sur certains chantiers. »
Pour boucler le cycle et demeurer fidèle à ses idées, l’ambition est désormais de créer des cycles courts locaux pour se procurer les matériaux. Qu’il s’agisse du bois d’oeuvre, de l’acier et bien sûr de la « chèvenotte », le coeur ligneux de la tige de chanvre broyée. (lire par ailleurs).