Haut Var : le potentiel existe, mais les synergies manquent
Bernard de Boisgelin, ex-président de la communauté de communes Provence Verdon, a cru et soutenu dès le départ la culture du chanvre dans le Haut-Var.
Avec son fils agriculteur, il a pu tester in situ tout l’intérêt de cette production. Laquelle a été suivie de près durant 4 ans, sur 20 hectares, de 2015 à 2019, par le cabinet Construction et bioressources (C & B) dont les conclusions ont été très positives pour le développement d’une filière dédiée. « Nous avons réalisé quatre campagnes de production, en coordination avec la Société du canal de Provence (SCP) et il s’est avéré que cette culture était très intéressante. Parce que son cycle est court (de mai à août) et que dans la plaine céréalière elle constitue une très bonne « tête de rotation » avec très peu d’intrants (engrais et produits phytosanitaires). Le problème était qu’après la récolte, il fallait assurer la transformation du produit, ce qui n’était possible qu’à 600 km de là. Notre projet était d’atteindre 500 hectares de cultures dans le Haut-Var, sur le plateau de Valensole et dans la basse vallée de l’Argens (Roquebrune / Fréjus) et ainsi motiver un investisseur pour monter une unité de défibrage. On avait un budget de 2 M€, avec des subventions européennes; ça n’a pas abouti. »
A ce jour, le chanvre ne trouve plus racine dans le département et la connexion n’est ne semble-t-il pas établie avec le vaste projet en marche, dans les Bouches-du-Rhône notamment. Mais Bernard De Boisgelin n’a pas rendu les armes : « Avec la communauté de communes de la Provence verte, nous finalisons les conclusions du Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) dans lequel figure la filière chanvre. » La graine finira bien par porter ses fruits.