À Carrefour Nice TNL le pass agace des salariés
L’hypermarché partie des six centres commerciaux azuréens où le pass est exigé depuis le 9 août. Les employés devront s’y soumettre aussi à partir de lundi. Ce que certains refusent.
Aurélien Benabbou travaille depuis vingt ans pour le centre commercial niçois. Aujourd’hui, ce gestionnaire de rayon est particulièrement embêté. « À partir du 30 août, nous ne serons plus les bienvenus à Carrefour sans pass sanitaire », lâche-t-il. Une décision qu’une « cinquantaine » de ses collègues, comme lui, ont beaucoup de mal à encaisser. Ils ne se sont pas sentis assez soutenus, ni par leur direction, ni par leurs délégués syndicaux. Cette décision de la direction, prise le 24 août, fait suite à la loi du 5 août qui prévoit, lorsque la situation sanitaire l’exige, le pass sanitaire pour l’accès aux centres commerciaux de plus de 20 000 m2. Dans les Alpes-Maritimes, le préfet a mis en place cette mesure dans six centres commerciaux dont la galerie commerciale et l’hypermarché Carrefour Nice TNL. Depuis le 9 août, les clients doivent présenter une preuve de vaccination ou un test de moins de soixante-douze heures pour y accéder. Mais cette disposition s’applique également aux employés, le gouvernement ayant précisé qu’une tolérance était accordée jusqu’au 30 août. A Nice TNL, certains salariés refusent de s’y soumettre. Aurélien Benabbou a lancé une pétition qui a recueilli une trentaine de signatures et il l’annonce : « Lundi à 4 heures du matin, j’irai au boulot. Je veux exercer mon métier librement. Ils nous ont prévenus, il y aura des vigiles de l’extérieur. Ils nous ont dit “si vous forcez on appellera la police”. On veut marquer le coup et j’envisage de porter plainte pour abus de pouvoir, discrimination et pourquoi pas extorsion de consentement ».
Heures de nuit et tests salivaires
« J’ai eu des retours de personnels en détresse, évoque Aurélien. Je ne vois personne s’émouvoir que cinquante employés puissent perdre leur travail ». S’il n’est pas « contre le vaccin », il « ne se sent pas en sécurité » vis-à-vis de celui-ci et « préfère avoir une immunité naturelle ». « Si on continuait à respecter les gestes barrières ça irait très bien. » Aurélien et ses camarades ont même proposé plusieurs solutions comme la mise en place de tests salivaires sur le lieu de travail car « certains ont peur des tests PCR et faire un test, en dehors de nos heures de travail tous les trois jours, c’est embêtant ». Lui, propose aussi de « travailler la nuit, même sans être payé en heures de nuit » pour éviter les contacts potentiels avec le public.
Il a envoyé un courrier en recommandé à sa direction pour recevoir « au plus vite un document officiel [...] stipulant [...] sur quelles bases légales, juridiques et scientifiques une telle décision pouvant mettre en danger vos employés est prise ».