Monaco-Matin

Nice : il se masturbe devant l’enfant de son ami

Le prévenu ne se considère pas comme pédophile. Il s’est pourtant comporté comme tel, mardi, devant la fille de son ami âgée de 11 ans. Il a été condamné à un an et demi de prison ferme.

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Christophe Henaine, 38 ans, est chef de rang dans un restaurant. Il est accusé de s’être masturbé devant une enfant de onze ans, la fille d’un ami qui l’hébergeait depuis mai pour lui rendre service. Le suspect, déjà connu pour des délits routiers liés à son alcoolisme, a été placé en détention mercredi.

Hier soir, en comparutio­n immédiate, il a été reconnu coupable de corruption de mineure et condamné à deux ans d’emprisonne­ment dont six mois avec sursis. Il sera suivi pendant deux ans à sa sortie de prison. Il devra également verser 5 000 euros de dommagesin­térêts à l’enfant, 2 000 euros à son père et 1 000 euros pour leurs frais d’avocat. L’homme, qui se dit « honteux », reconnaît les faits mais refuse de s’expliquer.

Sans domicile, il dormait sur le canapé d’un ami dans le quartier de Cessole. Lundi soir, il est rentré plusieurs fois dans la chambre de l’enfant, a fini par la découvrir de son drap. Il s’est alors masturbé. «Il se touchait sa partie intime, raconte l’enfant aux enquêteurs. Je lui ai dit : tu fais quoi là ? Il a alors couru vers le salon et il est revenu me demander pardon. »

Virginie se confie à ses copines (1) sur un réseau social, hésite à en parler à son père de peur qu’il le tue. Finalement elle va dénoncer en pleurs les agissement­s de Christophe Henaine d’abord à la compagne de son père. « J’ai rien fait, je me suis trompé de porte », se défend le suspect. Le père de l’enfant le gifle et le chasse du logement. A 5 heures du matin, en état d’ivresse, le suspect est appréhendé par la police.

Des petites culottes dans son sac

Des culottes de la petite sont trouvées dans son sac. Là encore, le prévenu ne fournit pas d’explicatio­ns. « Les faits dénotent un profil de pédophile même s’il se retranche derrière son addiction à l’alcool », constate Me Rozenna Gorlier, conseil de l’enfant et de son père. « Virginie a perdu une part de son enfance... Au lieu de préparer sa rentrée en 6e, elle court les commissari­ats et les tribunaux. Et tente de calmer son père qui culpabilis­e de ne pas avoir su la protéger. »

La procureure Meggie Choutia insiste : « Ces faits inquiétant­s débutent alors que le père n’est pas rentré du travail et se poursuiven­t alors qu’il est rentré. » Preuve que l’individu ne peut résister à ses pulsions. La magistrate requiert deux ans dont six mois avec sursis et deux ans de probation.

En défense, Me Rami Ben Khalifa, ne s’attarde pas sur des faits qu’il qualifie e « d’inexcusabl­es ». En revanche, il s’interroge sur la qualificat­ion juridique retenue. Selon l’avocat de la défense, son client n’a pas cherché à corrompre l’enfant, à la débaucher.

Le tribunal présidé par Alain Chemama ne partage pas cette analyse et estime que la corruption de mineure est constituée. La scène de l’exhibition sexuelle dans la chambre est, selon le tribunal, le point d’orgue obscène d’un comporteme­nt équivoque depuis quelques semaines envers cette enfant.

1. Le prénom a été changé.

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(Photo d’illustrati­on Ch. P.)

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