Émotion et questions pour les cinq noyés du Dramont
Trois cents personnes ont rendu hommage, hier à Roquebrune-sur-Argens, aux cinq jeunes retrouvés morts noyés. Une marche blanche avec un parcours symbolique.
Dix jours après le drame, place au recueillement et à l’émotion. Dans la nuit du 16 au 17 août dernier, une voiture blanche plongeait au fond du Lac du Dramont, à Saint-Raphaël. À son bord, cinq jeunes de 19 à 21 ans, dont un couple de Varois (Léa et Aurélien) réunis à cet endroit assez reculé dans un cadre festif et n’ayant plus donné de nouvelles à leurs proches depuis plusieurs heures. De quoi inquiéter. Depuis la découverte des corps, encore dans l’habitacle lors de leur extraction de l’eau, mercredi dernier, une vague d’émotion a ravagé l’Est-Var. De Saint-Raphaël à Roquebrune-sur-Argens, communes où respectivement Aurélien, un des passagers décédés, travaillait et vivait.
Hier soir, dans ses ruelles étroites, c’est tout un village qui a rendu hommage à l’enfant du pays lors d’une marche blanche commencée peu après 18 heures, une fois que la famille du jeune homme a été reçue par Jean Cayron, maire de la commune. Direction ensuite le city-stade, jouxtant la maison des jeunes. Un lieu d’arrivée symbolique. Des proches racontent que l’adolescent aimait y passer du temps.
« Faites attention »
L’élu, croisé durant la marche en fin de cortège, ajoute une autre explication : «Aurélien a fréquenté la maison des jeunes pendant plusieurs années. La famille souhaitait organiser quelque chose, on leur a proposé cet hommage », poursuit Jean Cayron, qui connaissait déjà la famille pour l’avoir côtoyée plus jeune, lorsque son fils était jeune sapeur-pompier avec le grand frère de la victime.
C’est d’ailleurs lui, Christopher, qui a pris le premier la parole à la fin de la marche pour remercier les quelques centaines de personnes présentes. Globalement vêtues de blanc, parfois de noir. Plusieurs prises de paroles se sont succédé, enveloppées chacune par la pudeur de ne pas entrer dans les détails de cette funeste soirée aux circonstances encore floues.
Face aux pleurs de l’assemblée, le grand frère a décrit son cadet comme « plein de vie, qui aimait faire la fête. J’espère que ça servira de leçon à tous les jeunes. Faites attention à ce que vous faites quand vous sortez ! Prévenez vos parents pour ne pas inquiéter vos familles. »