Monaco-Matin

Une délégation française a rencontré les talibans

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Une délégation française a rencontré à Doha des représenta­nts des talibans pour la première fois depuis qu’ils ont pris le pouvoir en Afghanista­n il y a bientôt deux semaines, a annoncé leur porte-parole Suhail Shaheen sur Twitter. L’envoyé français François Richier - ex-ambassadeu­r de France en Afghanista­n - et sa délégation ont

« discuté en détail » de la situation de l’aéroport de Kaboul avec une délégation menée par le directeur adjoint du bureau politique des talibans, Sher Abbas Stanikzai. À Paris, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé « des contacts ces derniers jours avec des représenta­nts du mouvement taleb, à Kaboul comme à Doha, afin de faciliter nos opérations d’évacuation en cours ».

Pas de « discussion­s politiques »

La France a annoncé la poursuite de ses évacuation­s d’Afghans menacés par les talibans malgré l’attentat de jeudi. Le secrétaire d’État français aux Affaires européenne­s Clément Beaune a même évoqué une possible poursuite des opérations « au-delà » d’hier soir, date butoir fixée pour la fin du pont aérien français, tout en appelant à restant « prudent » sur ce calendrier. « L’attaque terroriste ne doit pas empêcher ces opérations (...) Nous continuero­ns jusqu’à la dernière seconde possible », a-t-il déclaré sur Europe 1.

La France appelle aussi à la mise en place d’« opérations humanitair­es », avec les pays alliés, pour aider les Afghans menacés à partir après la fin du gigantesqu­e pont aérien, suspendu au départ, le 31 août, des soldats américains encore présents sur le sol afghan. « Chaque Afghan en possession de documents légaux pourra voyager à l’étranger et des installati­ons appropriée­s seront fournies à tous les Afghans pour leurs déplacemen­ts après l’ouverture de la partie civile de l’aéroport », a insisté pour sa

part Suhail Shaheen. «Lapaixest établie dans tout le pays, filles et garçons sont retournés à l’école et

les médias fonctionne­nt », a-t-il encore déclaré. Les talibans se sont efforcés depuis leur retour d’afficher une image ouverte et modérée. Mais beaucoup d’Afghans craignent que les islamistes n’instaurent le même type de régime fondamenta­liste et brutal que lorsqu’ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001.

La France exclut pour l’heure des

« discussion­s politiques » et une reconnaiss­ance des talibans tant qu’un certain nombre de conditions ne seront pas réunies, a toutefois rappelé Clément Beaune.

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